Le Wunderkind, tome 1 : Le Wunderkind et la pièce d'argent

Un excès de paroles cache toujours un mensonge.

Élémentaires, certes, mais Iéna savait bien qu'une simple miette de pain pouvait faire dérailler un train. Il suffisait de la placer au bon endroit.

La puanteur leur fit monter les larmes aux yeux et leur donna envie de vomir. Il leur fallut plusieurs minutes pour pouvoir respirer à nouveau. Ça ressemblait plus au contact d'une méduse invisible qu'à une simple odeur.

Tu n'es jamais tombé amoureux, Ambrose ? Je veux parler du véritable amour, pas de saupoudrage de passion avec lequel on le confond aujourd'hui. Je dis amour, mais je pourrais dire incendie, destruction de toute faculté de raisonnement. Je dis amour comme pourrait le dire un poète ou le pilote d'un bombardier sur le point de larguer une bombe nucléaire. Je dis amour à la manière des vieux sages, pas des chanteurs de variétés. Amour. Profond et douloureux. « Une carie du cœur », comme avait l'habitude de dire un de mes amis qui s'est suicidé par la suite. Amour comme perdition, comme labyrinthe où l'on s'égare et où chaque regard, chaque caresse, chaque parole prend un sens qui explique l'univers.

(le Cid à un client d'un bar, Ambrose).

Herr Spiegelmann voulait une armée, il l'aurait aussi. Mais ce serait une des pires : une armée pensante. Voilà ce qu'avait décidé Iéna.
(…)
Parole de Roi, parole de Dieu.

- Il y a une grande différence entre courage et stupidité ! s'exclama Pilgrind.
- Je ne suis pas stupide. Et pas non plus courageux. J'ai peur. Mais je veux quand même y aller. (Caïus du haut de ses 14 ans).

Il n'avait rien d'autre à faire que penser.
Tout comme la langue est attirée par la dent cariée et l'ongle par la croûte (ainsi que l'écrivit un grand poète), son esprit revenait inlassablement sur le même moment. Le plus douloureux, bien sûr.

Pour l'obtenir, il avait dû blesser, tuer, menacer ou implorer, toujours fidèle à la devise du chasseur de trésor : ce qui coûtait tant de sueur ne pouvait qu'être trouvé.

En dépit des apparences, la Permutation n'est pas de la magie. La magie n'existe pas. Seule l'illusion existe, celle des prestidigitateurs et des romanciers, et la Permutation de l'Ici, qui correspond à la capacité d'un Changevaleur de manipuler les règles de la physique gouvernant ce monde. Plus il est puissant et doué, plus la Permutation peut être puissante et sophistiquée.

(dixit Le Barbu à Caïus).

[...] les livres étaient des amis fidèles, sur lesquels il pouvait toujours compter.