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Critique de Lililit78


Jean-Baptiste Andréa savait faire vibrer…

Lorsque son pianiste cherchait son amour pour la musique et son amour-haine pour la jeune fille, trop riche et trop fermée, croisée à l'orphelinat de son dernier, superbe, roman…
Il savait, en 2 pages… Puis 2 autres, puis un livre entier…


Son jeune sculpteur, ici, vit -presque- la même rencontre sidérante, avec la même idée de décalage social… 
Mais la magie ne dure que quelques pages. Où sont les mots naïfs et perdus devant les sentiments, ceux qu'on avait pu trouver, magiquement, dans Ma Reine, superbe, lui aussi ? 
Ici, Mimo part trop vite se saouler. 
Ici, il ne cherche pas vraiment la douceur de ses marbres. Ni les mains de son amie. 
Viola est effrontée mais, de ses ailes brisées, on ne vit pas la blessure. Pas assez… 
On retrouve en Emanuele beaucoup de Shell (héros de Ma Reine).

Tout cela me fait imaginer que ce livre, pourtant couronné de succès, n'est plus le livre de Jean-Baptiste Andréa, mais le livre d'une commande. Jean-Baptiste répondrait aux attentes d'un public bénéfique, comme Vitaliani répond aux commandes de mécènes aux brassards noirs. 
On reprend les succès des livres précédents, on ajoute un peu d'histoire et d'Italie pour faire rêver… Une recette, sans se le dire vraiment…


Une seule page vraiment magique, page 523.


Il m'en reste 40 à lire, j'espère encore trouver les mots simples qui savent ouvrir ma lecture à un espoir, celui d'une vie sensible.

Croisé la semaine dernière pour des signatures, Jean-Baptiste Andréa m'a regardé et a cru me reconnaître.
- On s'est déjà rencontré ?
J'aurais aimé lui répondre : Oui. Dans vos livres… 
Ou quelque chose comme, cela, un brin romantique, un peu bête…

J'aurais pu aussi parler plus longuement, mais la librairie fermait…

Et puis… 
Ça ne collait pas…
Les signatures, à répétition, avec ce Goncourt, les coups de tampons (Bianca, belle ourse ?) semblaient si automatiques… 

Sûr que cela doit être épuisant, lorsqu'on sait que son livre n'est pas vraiment le bon. Lorsqu'on a perdu son rêve en route.


J'espère recroiser un jour Jean-Baptiste Andréa et lui répondre cette fois :

- Oui, on s'est déjà rencontré… pour votre dernier livre, je vous avais croisé. Mais vous mentiez un peu je crois. Maintenant, je vous vois vraiment et les mots sont les bons.

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Ce message a été écrit avant que je ne termine le roman. La fin m'a réconciliée avec l'auteur et son monde. Avec notre monde.
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