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Critique de jyrille


Avant de découvrir Marc-Antoine Mathieu, le jeu de rôle m'avait permis d'approcher les mondes fantastiques de Andréas via Rork. Magique et terriblement originale, la mythologie développée par Andréas dans ses différentes séries peut être comparée à celle de H.P. Lovecraft : unique et aux nombreuses ramifications, se passant surtout aux Etats-Unis pendant les années vingt. Andréas s'en est sans doute inspiré, pour les parties de détectives, les bibliothèques à étudier, les sous-sols toujours étonnants. Mais pour le reste, tout lui appartient. Capricorne et sa super-équipe de pulp (qui est d'ailleurs une partie intégrante du tome Capricorne de la série Rork : de courts textes parsèment en effet le tome, relatant une aventure parallèle à celle en cours) combattent des démons et des dangers d'outre-monde, pour des résultats souvent spectaculaires et toujours mouvementés.

Dans ma collection, j'ai pour l'instant occulté toute autre série que Capricorne, mais il est probable que je m'offrirai Rork et les autres un de ces quatre matins. Il faut tout de suite prévenir le novice : si vous ne commencez pas par le début, vous ne comprendrez strictement rien à cette histoire des Cavaliers de Capricorne. Je dois moi-même relire la série en entier afin de remettre tout en place, tant de secrets sont diffusés par ce monde à chaque album, et qui ne sont souvent résolus que dix tomes plus tard. Car si je continue à m'intéresser à Andréas depuis si longtemps, c'est principalement pour ses innovations bédéiques.

Tout comme Marc-Antoine Mathieu, Andréas tente presque à chaque tome de tordre les pages de ses albums pour en explorer le moindre recoin. Ses débuts ressemblent surtout à un passionné d'architecture, aimant présenter d'immenses immeubles la tête à l'envers, rejoignant les préoccupations des cités obscures de Schuiten et Peeters. Mais rapidement, il zoome et dézoome à l'envi, multiplie les points de vue scénaristiques, et construit ses albums autour d'un concept. L'avant-dernier en date propose de lire une bd en gros plan, le tome précédent découpait les mondes parallèles en deux couleurs distinctes, le précédent s'amusait avec le gaufrier comme cadre immuable etc... Et tout comme MAM, l'univers d'Andréas s'inspire énormément de celui des rêves. de manière plus classique, ses découpages de planche ont souvent un air inédit : cases en V, en cercle, sans cadre... Et parfois, l'histoire s'arrête pour une aventure étonnament paisible, comme la parenthèse qu'est Patrick.

Les histoires fantastiques de cette envergure n'étant pas très répandues, il faut défendre Capricorne, série unique qui fait avancer la bd entre l'Oubapo et l'aventure ésotérique.
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