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Critique de ninamarijo


Médecin, Anton Ignatiévich Kerjentsev commet un assassinat, il tue son ami Alexéi Constantinovitch en simulant la folie, ainsi, il ne pourra être déclaré responsable. le crime accompli, il est arrêté et interné. Pour son procès, il livre son journal : « La Pensée » dans lequel il explique son geste pour guider l'enquête.
Dans ce récit le Dr Kerjentsev explique ce qui l'a poussé à tuer, nous fait découvrir une homme froid, cruel, inhumain, simulateur, se décrivant intelligent avec un pensée « claire lucide, brillante ». Cette pensée méprise les mesquineries, les terreurs et les croyances des hommes : « et je voyais tout en bas, grouiller les hommes, avec leurs passions animales, et mesquines, leur terreur éternelle de la vie et de la mort, avec leurs églises, leurs messes et leurs Te Deum ». Cet homme donc, imbu de lui-même, lucide, calme, témoigne sur son crime, guide et éclaire l'enquête. Au passage, il écorche les tribunaux, les bouscule, se moque, et leur pose cette question, cette énigme : « Ai-je feint la folie pour tuer, ou bien ai-je tué parce que j'étais fou ? » Ce coupable confesse comment il a appris à simuler la folie pour tuer en toute impunité. Mais, à force de simuler le fou ne risquait-il pas de tomber dans la folie ou n'était-il pas déjà fou pour tuer ?
Dans ces 90 pages Léonide Andréiev explore les bas-fonds de l'âme humaine dans un espace entre raison et folie. Léonide Andréiev nous interroge aussi sur la liberté, la lâcheté, la solitude et finalement sur la vie dans ce monde : « Monde fou, heureux dans ta folie, ton réveil sera terrible ! »
Ce petit livre est dense, noir, il faut prendre le temps de le lire et "peser" les phrases qu'il nous livre telle : « Car personne n'est plus fort que moi, et c'est moi, moi, qui suis l'ennemi unique de mon « moi » ! »
Assurément, je vais continuer à découvrir cet auteur qui m'interpelle !
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