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Serge Persky (Traducteur)Théodore de Wyzewa (Traducteur)
EAN : 9782841420216
96 pages
Ombres (25/11/1998)
4.39/5   14 notes
Résumé :
« Le 11 décembre 1900, le médecin Anton Ignatiévitch Kerjentsev commit un assassinat. Les circonstances du crime, de même que certains faits qui l’avaient précédé, portèrent à soupçonner quelque chose d’anormal dans l’état mental du meurtrier. Conduit à l’établissement de psychiatrie Elisabeth pour y être examiné, Kerjentsev fut soumis à la surveillance minutieuse et sévère de plusieurs spécialistes expérimentés, parmi lesquels se trouvait le professeur Djémnitski, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
le médecin Anton Kerjentzef a assassiné son ami intime, Alexis Constantinovitch Saviétof.
Assassinat car le meurtre a été dûment prémédité, Anton a, pour ce faire, simulé la folie.
De l'hôpital psychiatrique où il est interné et soumis à l'examen de plusieurs spécialistes, il adresse à ceux-ci huit feuillets où il explique ce qui s'est passé…
Ces feuillets dans lesquels Anton se livre représentent une véritable introspection profonde de sa personnalité, un exposé de ses motifs, du cheminement de sa pensée, de la méticuleuse préparation de son crime, de son accomplissement et du terrible dilemme qui en suivit : a-t-il simulé la folie pour tuer ou a-t-il tué parce qu'il était fou ?
Leonid Andreïev réussit ici un tour de force dans l'étude du caractère d'Anton, au moyen de l'examen fait par celui-ci, bien des aspects sont relatés, c'est manifestement un Homer inteligent, brillant même, il a une profonde confiance en lui, il est solitaire et méprisé les autres, il est athée - la vie n'a aucun sens…

Lorsque le dilemme se présente à lui, j'ai trouvé cette relation absolument extraordinaire.
Et en fin de compte, ce dilemme, je ne puis le trancher …

C'est une nouvelle, le texte est donc court mais que c'est dense !
Quelle force dans ces pages !
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La pensée «Мысль» est une nouvelle qui a été écrite et publiée en 1902 par Leonid Andreïev (1871-1919). J'ai lu une traduction de T. de Wyzewa et S. Persky des éditions Marabout (1960).

C'est le premier texte que je lis de l'auteur et je l'ai trouvé vraiment excellent. Un gros coup de coeur.

Le docteur Anton Kerjentzef a décidé d'assassiner son ami Alexis Saviélof. Pour éviter d'être condamné, il a l'intention de simuler la folie.

Kerjentzef raconte son histoire alors qu'il attend son procès dans un hôpital psychiatrique. Il tente de répondre à cette question : a-t-il feint la folie pour tuer ou a-t-il tué car il était fou ?

Un texte qui vaut vraiment le détour.




Challenge ABC 2021-2022
Challenge littérature slave orientale


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Médecin, Anton Ignatiévich Kerjentsev commet un assassinat, il tue son ami Alexéi Constantinovitch en simulant la folie, ainsi, il ne pourra être déclaré responsable. le crime accompli, il est arrêté et interné. Pour son procès, il livre son journal : « La Pensée » dans lequel il explique son geste pour guider l'enquête.
Dans ce récit le Dr Kerjentsev explique ce qui l'a poussé à tuer, nous fait découvrir une homme froid, cruel, inhumain, simulateur, se décrivant intelligent avec un pensée « claire lucide, brillante ». Cette pensée méprise les mesquineries, les terreurs et les croyances des hommes : « et je voyais tout en bas, grouiller les hommes, avec leurs passions animales, et mesquines, leur terreur éternelle de la vie et de la mort, avec leurs églises, leurs messes et leurs Te Deum ». Cet homme donc, imbu de lui-même, lucide, calme, témoigne sur son crime, guide et éclaire l'enquête. Au passage, il écorche les tribunaux, les bouscule, se moque, et leur pose cette question, cette énigme : « Ai-je feint la folie pour tuer, ou bien ai-je tué parce que j'étais fou ? » Ce coupable confesse comment il a appris à simuler la folie pour tuer en toute impunité. Mais, à force de simuler le fou ne risquait-il pas de tomber dans la folie ou n'était-il pas déjà fou pour tuer ?
Dans ces 90 pages Léonide Andréiev explore les bas-fonds de l'âme humaine dans un espace entre raison et folie. Léonide Andréiev nous interroge aussi sur la liberté, la lâcheté, la solitude et finalement sur la vie dans ce monde : « Monde fou, heureux dans ta folie, ton réveil sera terrible ! »
Ce petit livre est dense, noir, il faut prendre le temps de le lire et "peser" les phrases qu'il nous livre telle : « Car personne n'est plus fort que moi, et c'est moi, moi, qui suis l'ennemi unique de mon « moi » ! »
Assurément, je vais continuer à découvrir cet auteur qui m'interpelle !
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Une ombre d'effroi plane sur ce récit, l'histoire d'un homme qui s'entraîne à simuler la folie pour tuer. Mais qui sera le plus fort : l'homme ou la folie ? Andreïev était pessimiste (plusieurs tentatives de suicide, sa femme morte en couches, il avait de quoi). Plusieurs choses sont effrayantes : qu'on puisse tromper et s'entraîner à maîtriser la folie, mais plus encore que cette folie puisse nous maîtriser, en quelque sorte que la pensée puisse prendre le pouvoir. de manière consciente, en l'occurrence, on n'est pas chez Freud. Des années plus tard, on scanne le cerveau et, au moins pour un certain nombre de pathologies, on est presque sûr que la chimie prend le dessus. le livre prophétise un peu mais le plus important, en tant que spectateur (puisqu'il y eut des adaptations théâtrales très réussies), c'est que cela peut à tous nous arriver ! (brrr...)
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En 1900, le médecin Anton Kerjentsev est interné dans un établissement psychiatrique, pour observation après un assassinat qu'il a commis un mois plus tôt.
Cette nouvelle est constituée du mémoire que l'assassin rédige à l'attention des experts qui doivent se prononcer sur son état mental au moment des faits. Kerjencsev y dévoile peu à peu les pensées qui l'ont animé, non seulement au moment de son geste mais aussi longtemps auparavant. Son mémoire aidera-t-il les experts à statuer sur son cas ?
L'omniprésence des pensées introspectives du personnage principal et narrateur m'a beaucoup rappélé le personnage de Raskolnikov de Crimes et châtiments, d'ailleurs cité dans la nouvelle. Ce récit est cependant beaucoup plus court, plus direct, et plus clair que le roman de Dostoïevski, malgré des pensées là aussi très tortueuses.
Une nouvelle originale, malgré cette impression d'imitation. Je relirai volontiers d'autres écrits de cet auteur, pour m'en faire une idée plus précise (alors que je n'ai pas pu terminer Crimes et châtiments, qui comporte trop de longueurs pour moi).

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je ne désirais pas, d’une manière générale, aller au bagne. J’aime beaucoup la vie.
J’aime voir scintiller le vin doré dans les fines coupes de verre; j’aime à m’étendre dans un lit propre lorsque je suis fatigué; j’aime à respirer l’air pur au printemps, à admirer les beaux couchers de soleil, à lire des livres intéressants et intelligemment écrits. Je m’aime moi-même, la vigueur de mes muscles, celle de ma pensée, exacte et claire. J’aime le fait que je suis seul et qu’aucun regard curieux n’a pénétré la profondeur de mon âme, mes effondrements et ses gouffres sombres, au bord desquels la tête tourne. Je n’ai jamais compris ni éprouvé ce que les gens appellent l’ennui de vivre.
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Les hommes sont frappés de surprise et de ravissement lorsqu’ils contemplent les sommets neigeux des hautes montagnes ; s’ils se comprenaient eux-mêmes, ils seraient bien plus émerveillés encore de leur propre pensée que de toutes les montagnes, ou de toutes les beautés et tous les trésors du monde. Le simple acte mental de l’ouvrier qui se demande quelle est la manière la meilleure de poser une brique sur l’autre ; - voilà le grand miracle et le mystère suprême.
Et je jouissais de ma pensée. Innocente dans sa beauté, elle se donnait à moi, passionnée comme une maîtresse, elle me servait comme une esclave et me soutenait comme un ami.
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Le fait d’enlever la vie a quelqu’un n’avait rien pour m’arrêter. Je savais que c’était un crime sévèrement puni par la loi, mais presque tous nos actes sont des crimes, et il faut être bien aveugle pour ne pas le voir. Pour ceux qui croient en Dieu, ce sont des crimes envers Dieu; pour les autres, ce sont des crimes envers les hommes; pour ceux qui me ressemblent, ce sont des crimes envers soi-même. Ç’aurait été un grand crime de ne pas mettre mon plan à exécution après avoir reconnu la nécessité de tuer Alexis.
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Le croire-vous ? Je pleurais d’amères larmes sur « La Case ce l’Oncle Tom »…
Qu’elle est merveilleuse, cette aptitude de l’esprit flexible et affiné par la culture à pouvoir s’incarner sans fin ! Il semble qu’on vit mille vies, qu’on descend dans l’obscurité de l’enfer, ou qu’on s’élève sur les clairs sommets d’où l’on embrasse d’un seul coup d’œil l’univers infini. S’il est dans la destinée de l’homme de devenir Dieu, c’est le livre qui sera son trône…
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De tout ce qu'il y a d'étonnant et d'inconcevable dans la vie, rien n'est plus merveilleux que la pensée humaine. Il y a en elle un élément divin, elle est le gage de l'immortalité, et c'est une force qui n'a point de limites.
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Video de Leonid Andreïev (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Leonid Andreïev
Le Mur, fable symbolique, fait frissonner : un mur inébranlable se dresse avec cruauté devant des lépreux et des affamés se pressant à ses pieds et leur interdit l’accès à une vie heureuse. Ils représentent l’humanité dans sa lutte pour le bonheur et la liberté. Lecture de Judith Beuret.
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