Ce qui m’a toujours surpris en faisant un film, c’est que, pour 80 % des techniciens du cinéma, le film commence quand la caméra tourne, et il finit quand la caméra ne tourne plus. Pour moi, la caméra est un moment, quelquefois plus fort que d’autres, quelquefois moins fort. Cela dépend des gens. Une phrase qui me rend malade, c’est « alors, le montage, ça avance ? » Plutôt que : « Alors, avec ce dialogue que tu ne trouvais pas bon, comment as-tu fait ? » Je me demande si les écrivains parlent « cuisine » entre eux…
Sur le tournage de « Je vous salue Marie », ce que j’ai le plus reproché, c’est l’écoute. C’est là que c’est le plus faible. De la part de l’ingénieur du son, c’est assez grave. Si un ingénieur du son qui fait saint François d’Assise n’a pas envie lui-même d’enregistrer un merle à cinq heures du matin, en se levant à cinq heures du matin, s’il n’a pas envie d’y aller tous les jours du tournage, qu’il y ait des merles ou pas, comment pourra-t-il faire autre chose après ? Il ne pourra pas.
Je viens d’une famille cultivée.C’est resté mon trésor, mon passé, mon stock. La culture, ce sont des systèmes bien établis, étant donné que les systèmes nouveaux… ne vous laissent pas beaucoup vous approcher.