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Critique de Alfaric


La saga des vierges guerrières tueuses de dragons continue avec ce tome 13 intitulé "Salmyre" et consacré au thème du devoir.


A Salmyre, la puissante et prospère cité commerciale, la révolte gronde contre le régime en place :
- en défiant en duel le Duc Pergia, le Prince Lancelas lance l'inexorable processus qui va amener les honestiores à se rebeller contre leur roi
- en revenant dans son pays natal, la célèbre chevalière Alène lance l'inexorable processus qui va amener les humiliores à s'insurger révolter le porte-drapeau des humiliores
Pour sauver son pays, le Conseiller Atko fait en sorte que les rebelles et les révoltés se rassemblent, et pour éviter la guerre civile qu'ils s'unissent… Un rêve éveillé pour Lancelas qui n'a jamais eu d'yeux que pour la belle et intrépide Alène, mais cela sera un mariage blanc dicté par la raison d'Etat !

Le récit aurait pu s'arrêter là, dans la calme, le luxe et la volupté de la paix retrouvée, mais l'Ordre des Chevaliers Dragons débarque avec ses armées pour réclamer la tête d'Alène coupable de s'être mêlée de politique (suprême hypocrisie vu que moult tomes nous ont montré que l'Ordre n'a jamais cessé de se mêler de politique). Pour le peuple de Salmyre, il est hors de question de livrer sa libératrice, et pour le roi de Salmyre, il est hors de question de livrer sa reine : c'est donc la guerre !!!

D'un côté on défend la liberté, l'égalité et la fraternité, de l'autre la loi, l'ordre et la tradition… le siège est long, terrible et impitoyable : face aux dangers, le mariage de raison devient un mariage d'amour, avec une inversion des archétypes puisque la reine monte au front chaque jour que les dieux font alors que le roi reste à l'arrière. Mais avec l'enlisement du conflit la soif, la faim et la maladie commencent leurs ravages sur les habitants de la cité… le jeune roi doit faire un choix : la femme qu'il a toujours aimé ou le peuple qu'il juré de protégé… Survient donc l'inévitable fin, l'amère fin dont la tragédie est démultipliée quand on comprend à qui le roi en fait le récit et pour quelle raison…

Graphiquement Vax s'éclate avec un charadesign androgyne faisant la part belle aux beaux gosses et aux belles gosses, des décors entre orient et occident très réussis et des scènes d'action qui pète la grande classe avec une touche de cinéma HK. Et pour ne rien gâcher, le coloriste Stéphane Paitreau qui a trouvé à qui parler semble s'éclater lui aussi ! On ne pas cette courte tragédie, on la vit : on rit, on pleure, on tremble avec les personnages écrasés par un destin qui les transcende avant de la écraser…

De la bonne fantasy comme on aime ! Evidemment l'histoire est bien trop vaste pour tenir en un seul tome, et un diptyque n'aurait pas été de trop pour aller au bout de son potentiel… Mais les auteurs ont bien su se jouer des écueils de l'exercice de style.
Si on connaît ses classiques, on reconnaît les Borgias derrière les Pergias, on reconnaît le preux Lancelot derrière le courageux Lancelas, le Capitaine de Treville derrière le chevalier Traville et on reconnaît le roi Kull de Valusie crée par R.E. Howard derrière le roi de Salmyre, ses tigres blancs et ses tueurs rouges…
Si on est attentif, on apprend aussi que le prêtre Hassan, trahi, bafoué et humilié par l'Ordre des Chevaliers Dragons à la fin du tome 9 a poursuivi ses recherches sur l'invasion draconique et que de tous les personnages de la saga c'est sans doute celui qui est le plus près de la sombre vérité…


Cette série est donc capable du très bon comme du moins bon, donc ce tome-ci celui-ci ne reflète sans doute pas la valeur d'ensemble de "La Geste des chevaliers dragons".
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