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Critique de Alfaric


La saga des vierges guerrières tueuses de dragons continue avec ce tome 16 intitulé "La Déesse" et consacré au thème, je vous le donne en mille ^^, de la religion…


L'affrontement contre le dragon a lieu dès le départ, et les jeunes Nouri et Kahina sont les seules rescapées du commando envoyé par l'Ordre des Chevaliers Dragons pour détruire la Bête Immonde. Ils sont conduits par les indigènes qui les ont aidées et sauvées à la statue géante d'une vénus préhistorique… Pour tout le monde c'est un signe divin, pour la nouvelle matriarche d'Arsalam c'est une occasion longtemps attendue voire inespérée d'abattre au profit de l'Ordre des Chevaliers Dragons la théocratie de la richissime Cité-Etat, et pour les deux rescapées c'est une bouée de sauvetage pour oublier leur traumatisme et pour donner un sens à leurs sacrifices…

Le grand-prêtre qui a oublié d'être con, mise sur la temporisation, mais sa vis-vis lui oppose à grands coups de paroles divines une politique très agressive : endoctrinement des femmes, embrigadement des jeunes, lutte des classes, guerre des sexes et action coup de poing là où cela fait mal… c'est-à-dire au portefeuille !
Entre l'ancienne religion qui souhaite garder le pouvoir et la richesse, et la nouvelle religion qui souhaitent s'en emparer les positions des deux camps se radicalisent et les modérés sont de moins en moins tolérés, jusqu'au moment où pensant bien faire le jeune Yassine, dernier espoir d'un monde meilleur, met les pieds dans le plat… En démontrant que la nouvelle religion n'est qu'un tissu de prophéties autoréalisatrices créées de toutes pièces et de longue date (remember le Bene Gesserit de Dune ^^), il démontre en même temps que toute religion n'est que ce que les gens en font… Plus qu'un crime de lèse-majesté, c'est un blasphème caractérisé dans une cité au bord de la guerre de religion !
« Alea jacta est », et entre faux miracles et vrais assassinats on se dirige inéluctablement vers l'amère fin de cette triste histoire (d'autant plus qu'on développe un joli triangle amoureux entre Kahina qui est amoureuse de Yassine, Yassine qui est amoureux de Nouri, et Nouri qui ne sait plus trop ce qu'elle veut)… Résultat des courses ? Une cité ruinée, des jeunes gens brisés, des rêves envolés et un grand-prêtre qui après avoir tout tenté pour éviter le pire se morfond d'avoir perdu avec son neveu son dernier espoir d'améliorer le système et qui ne sait plus à quel saint se vouer… Ne remercions pas la religion, et remercions pas non plus tous les homines crevarices qui l'instrumentalisent à leur profit, quel que soit leur camp. Mine de rien, un tome d'actualité… MDM !!!

Les vieux routards de la Fantasy reconnaîtront les thèmes et les situations du cycle "Les Trois Lunes de Tanjor" / "Ayesha" des mêmes auteurs (ou le film "Agora" réalisé par Alejandro Amenábar en 2009), mais on ne se plaindra pas de voir tout cela mis en image. Ici Brice Cossu, assisté aux couleurs de l'inusable Stéphane Paitreau, marie parfaitement les qualités des comics et des bandes dessinées franco-belges, donc les graphismes réussis servent très joliment l'histoire !
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