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Critique de paulmaugendre


Détective privé, Cicéron Angledroit prend du galon et accessoirement, mais ce n'est pas négligeable, est payé pour suppléer les policiers placés sous la houlette de sa relation quasi professionnelle, le commissaire Saint Antoine du commissariat de Vitry. de plus, son ami Momo le manchot, qui avait quitté son emploi de vendeur de presse associative à l'entrée de l'Hyperpascher, devient son adjoint officiel et employé rémunéré. Une progression dans l'échelle sociale et professionnelle pour les deux hommes, et des rentrées d'argent assurées pour quelques semaines.

En effet, Joël Perdrigeon, dit Jojo la Perdrix, un truand notoire ayant effectué quelques braquages rémunérateurs, s'est envolé de la prison où il était enfermé. Des choses qui arrivent régulièrement. Mais il vient d'être repéré par Momo qui était en planque depuis des heures devant son domicile, une petite rue calme dont les fenêtres donnent sur le Père Lachaise (le cimetière, pas le troquet du coin). Momo a pu prendre en photo l'arrivée du malfrat à bord d'un véhicule.

Mais ce n'est pas inopinément que Momo se trouvait sur place. Un indic avait fourni l'adresse à Saint Antoine, le pas doux, et l'affaire est dans le sac. Il envoie ses hommes alpaguer Jojo la Perdrix et l'affaire est jouée.

Là où ça se complique, c'est que l'indic qui s'est montré si serviable est une femme, Liliane Devalbo, dite Lili, que le commissaire connait depuis des lustres. Une intrigante dont il possède une photo récente grâce aux bons soins des R.G. Or, en vérifiant les images glanées par les caméras de surveillance des parloirs de la prison et d'autres lieux hospitaliers, cette Lili Devalbo apparait déguisée certes, mais c'est bien elle. Ses collègues chargés de l'enquête n'ont pas percuté, mais lui si, car il connait bien (Je me répète) cette femme quasi quinquagénaire. Et comme il sait compter mentalement, deux plus deux faisant quatre, il est persuadé que Lili a aidé Jojo à s'évader.

Il ne reste plus à Cicéron et Momo à localiser la belle, ce qui n'est pas trop difficile, mais la mignonne possède la fâcheuse tendance à changer d'identité et de pied-à-terre. Des noms d'emprunts qui ne diffèrent que légèrement.

Et René, me demanderez-vous, qui suivez attentivement et avec fidélité la saga de Cicéron and Co ? Et bien il est sobre, depuis sa mésaventure narrée dans Comme un cheveu sur le wok, et il participe activement, payant de sa personne, dans cette enquête qui possède un petit goût d'Arsène Lupin.

Cicéron se demande toutefois pourquoi les filatures lui sont confiées, contre bons billets craquants, mais le commissaire lui avouera peu à peu, voire avec réticence, ses motivations, qui sont louables. Selon lui.



Un roman presque conventionnel, moins débridé que dans les précédents et à l'humour toujours présent mais plus subtil.

Au-delà de l'intrigue, assez machiavélique, l'intérêt se focalise sur deux points distincts. D'abord les quartiers de Belleville et de Ménilmontant, ce qui nous amène à l'un des auteurs prisés par Cicéron Angledroit, Léo Malet et sa série des Nouveaux Mystères de Paris.

Cicéron et ses amis parcourent le quartier prenant souvent quelques boissons ou se restaurant dans les établissements adéquats qui très souvent sont dans leur jus. Mais à force d'être dans leur jus, une expression qui revient au moins six à sept fois, ce jus finit par être délayé et éventé.

Ensuite les digressions sur l'actualité et la vie quotidienne en général. Et dans ces cas précis, Cicéron Angledroit se mue un peu en éditorialiste, égrenant certes des vérités qui pourraient se résumer à des lieux communs, mais qui ne sont pas toujours assez dénoncés. Ainsi, à propos de la télévision :

Je suis installé devant une connerie où des boulangers font de la boulangerie. Et c'est sensé passionner les masses populaires qui rentrent du taf après une journée à faire ce qu'elles ont à faire. A quand le concept du « Meilleur Mécano » avec concours de changement de joints de culasse et spécialité des deux concurrents : la surfacturation pour le candidat A et le remplacement de pièces inutiles pour le candidat B ? La télé n'est plus ce qu'elle était. Au moins, avec Bonne nuit les petits, on savait qu'il était l'heure d'aller se coucher. Maintenant on vous endort le cerveau sans prévenir.



Cicéron nous narre sa vie privée, avec Vanessa et les deux copines, mère de son fils le petit Enzo. Mais comme il s'agit de sa vie privée, je ne m'étendrai pas dessus, toutefois vous pouvez en prendre connaissance, par le truchement du roman.

Dernier petit conseil (tiens, j'en avais déjà donné un ?), méfiez-vous des systèmes de ventilation.

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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