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Critique de musaraneus


Il faut avoir le coeur bien accroché pour lire les mots que Christine Angot pose sur l'inceste qu'elle a vécu. Il faut s'accrocher pour ne pas fermer le livre quand l'indicible se produit et s'accrocher encore, écoeuré par ce que son père lui fait subir : un inceste oui, mais encore des moqueries, un rabaissement incessant, du mépris, des violences psychologiques, l'humiliation.
Il faut s'accrocher, enfin, pour s'apercevoir que l'entourage savait et n'a rien fait. Rien.
C'est tout simplement glaçant.
Alors pourquoi poursuivre ma lecture ? Parce qu'elles sont rares les voix qui disent, non pas seulement l'emprise ou les mécanismes de manipulation, non pas seulement la cruauté des sévices et le silence des proches, mais les raisons du « consentement », ou plutôt du renoncement à soi, les pensées, les mécanismes de défense à l'oeuvre chez la victime et pourquoi elle ne parle pas. On est là dans le déni de filiation et finalement de la personne même.
J'ai d'ailleurs trouvé intéressant d'y retrouver certains types de pensées qu'on voit dans d'autres formes d'emprise et de violence, notamment chez les victimes de harcèlement moral, un sujet qui m'intéresse particulièrement.
Christine Angot déroule le fil des événements dans une langue parfaitement construite, presque clinique, où l'émotion a parfois du mal à se frayer un chemin. Pour mieux la tenir à distance peut-être.
Un éclairage édifiant.
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