AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de AgatheDumaurier


Difficile d'écrire sur un texte qui est allé si loin en justice.
On pourrait faire comme si c'était de la pure fiction, mais ce n'est pas le cas. Et que ce soit à ce point le réel fait partie de l'oeuvre. C'en est même la raison d'être.
L'éditeur a beau marquer "roman" sur la page de garde, cela fait longtemps que Christine Angot pratique autre chose. Quelque chose de plus proche de la poésie, au sens grec, au sens rimbaldien, de l'acte, et de l'impact sur le monde. A ce titre, le procès perdu, qui montre à quel point le texte touche au réel, fait partie intégrante de l'ensemble de l'oeuvre.
L'auteure a touché quelque chose. En avait-elle le droit ? D'après les juges, non, cependant le texte continue d'exister. Alors.
Qui dit la vérité et qui ment ? Impossible à dire. Comme c'est le réel, on ne sera pas orienté par l'implicite du texte, de la fiction, du faux créé pour nous enseigner, car il n'y a rien derrière les mots que les faits bruts, et leur interprétation par des pensées brutes.
Donc à quoi ça sert ? D'abord, ça sert à être. C'est un art poétique. Voilà un truc nouveau qu'on peut faire avec des mots, et qui n'est ni roman, ni autobiographie, ni autofiction, ni poésie. C'est "ça", pour l'instant sans nom.
Ensuite, ça dresse le portrait d'un couple, du point de vue de la nouvelle compagne de l'homme, mais qui arrive bien après le début de la bataille, et qui donc doit le croire sur parole, quoiqu'elle ait droit aussi à quelques aperçus.
Le couple initial est fascinant, beaucoup moins caricatural qu'on l'a dit. Elle, elle ne veut pas qu'on parle d'elle, donc on ne dira rien, mais lui, quand même, on le voit bien, quatre enfants alors que ça va de mal en pis, dans 60 m2, jamais là, une copine chez qui il dort une nuit sur deux, des réactions épidermiques (voir la scène de l'aéroport)...Alors que ça dégénère et finisse en règlements de compte sordides, ce n'est pas étonnant.
Et l'écriture est magnifique et addictive.
Commenter  J’apprécie          210



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}