Le mythe est transposé dans les temps modernes. le décor est, tour à tour, un buffet de gare et une chambre d'hôtel ; Orphée est un petit musicien ambulant,
Eurydice une petite comédienne aux aventures minables. Ils deviennent amants, mais ne peuvent être heureux ;
Eurydice pourrait tout recommencer avec Orphée, si elle lui confessait son passé ; elle ne l'ose par crainte de sa jalousie ; comment lui avouer sa liaison avec Dulac, le directeur de la troupe ? Elle s'enfuit et Orphée reçoit la visite d'un jeune homme, M. Henri, qui est l'ange de la mort ; il explique à Orphée qu'
Eurydice et lui sont des êtres marqués par la fatalité ; certains sont faits pour la vie : ce sont ces « gens qu'on n'imagine pas morts » ; Orphée et
Eurydice ne sont pas nés pour vivre. Une jeune actrice, puis Dulac viennent apprendre à Orphée qui était
Eurydice ; ils la dépeignent sensuelle et intéressée ; disent-ils vrai ? On apprend sa mort, dans la collision du car de Toulon avec un camion-citerne. M. Henri, apitoyé, accorde une seconde chance aux amants ;
Eurydice ressuscite, mais Orphée ne peut oublier les révélations et les calomnies de Dulac ; il s'emporte et, exprès, il regarde
Eurydice ; il la tue par jalousie. Un dernier acte nous montre Orphée exhorté par son père à oublier
Eurydice : il faut vivre ! Mais M. Henri révèle à Orphée que l'amour n'est possible que dans la mort, et Orphée le suit.