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Critique de jmb33320


« Mais des années plus tard, Adèle est toujours là. Parfois elle voudrait plonger la main en elle, fouiller comme les pêcheurs fouillent les entrailles des poissons, attraper et extirper cette petite lumière, cette toute petite lumière têtue et vivace qui la fait survivre, malgré elle. De quoi est-elle faite cette saloperie puisqu'elle n'a plus d'espoir, plus de joie, plus d'amis, plus de mari, plus d'enfant ? »

Adèle est une immigrée clandestine. Elle a fui l'île Maurice, comme dans un réflexe de sauvegarde inconscient, après la mort accidentelle de son mari et de son fils. Elle pensait pourtant pouvoir en finir plus facilement à l'étranger…

Adam est un architecte qui est aussi un ébéniste et un artiste-peintre doué. Il a épousé Anita, une journaliste, romancière en devenir, qui a elle aussi des attaches mauriciennes. Ils ont eu une fille, Laura. Adèle va croiser leur chemin dans une ville côtière du sud-ouest. Pendant un temps leur trio un peu étrange va fonctionner, apportant à chacun un peu de bonheur et de sécurité.

On comprend au début du roman qu'un drame est survenu qui a amené la mort (ou le suicide) d'Adèle (ce n'est pas son vrai prénom) et a laissé Laura gravement handicapée.

Nathacha Appanah est vraiment douée pour entretenir le mystère autour de ce qui s'est passé, sans pour autant décourager le lecteur. Son écriture, ciselée et superbe, y est pour beaucoup. La progression du récit est un peu déroutante, avec des allers et des retours fréquents dans le temps. Beaucoup d'annotations, de digressions apparentes y sont insérées, qui apportent un éclairage sans cesse renouvelé sur les personnages. Sans jamais trop de lourdeurs, elle traite de sujets comme les difficultés des couples mixtes, les préjugés envers les femmes, les deuils qui vous détruisent de l'intérieur…

Je suis admiratif du travail de cette auteure, découverte en ce qui me concerne avec «Tropique de la violence ».
Je pense que je lirai peu à peu ses autres romans.
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