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Critique de Sachenka


Neige noire est, apparemment, le chef d'oeuvre et l'aboutissement de la carrière d'Hubert Aquin, ce grand auteur, cinéaste et intellectuel québécois. Cette lecture m'a quelque peu dérouté. Je dirais que ce roman est davantage une expérience. L'auteur a voulu mélanger les arts, incorporant à son oeuvre des éléments du théâtre et du cinéma. Oui, oui, du cinéma. En plus de présenter les dialogues à la manière des scripts, il a inséré des indications quant au point de vue à partir duquel le lecteur doit visualiser l'histoire. Par exemple : « Salle à manger à l'hôtel Arctic à Ny Alesund. Gros plan de Nicolas, le regard fixe, les traits figés. Contrechamp : Sylvie avale une gorgée de vin. »

À d'autres endroits, il nous propose un travelling, un fondu enchainé, des plans multiples et un tas d'indications techniques. Bref, beaucoup d'expérimentation. Un peu normal quand on pense que, vers la même époque, OULIPO gagnait en popularité de l'autre côté de l'Atlantique. Je tiens à annoncer tout de go que je n'ai pas aimé les oeuvres qui se réclamaient de ce « mouvement » alors, évidemment, ma lecture de Neige noire en a été teintée.

Ce roman est très original mais je ne suis pas certain d'avoir vraiment accroché. D'autant plus que l'histoire en elle-même ne m'a pas particulièrement plu. Deux artistes, le scénariste Nicolas et l'actrice Sylvie, quittent emplois et Montréal le temps d'un séjour en Norvège. Ils s'intéressent à l'histoire d'Hamlet et de Fortimbras (occasion pour l'auteur de faire valoir son érudition ?). Là-bas, ils se marient mais le voyage de noces est de courte durée car Sylvie meurt, (se suicide ?) et Nicolas trouve le réconfort dans les bras d'Ève. Il surmontera toute cette épreuve en couchant sur papier et en montant cette histoire sur la scène avec l'aide d'amis acteurs.

Malheureusement, je ne m'y suis jamais attaché, à ces personnages. J'y ai à peine cru. Nicolas et Sylvie et leurs amis me semblaient froids, inintéressants. Ajoutez à cela une écriture minimaliste, toute aussi froide (des indications scéniques sont à des années-lumière de riches descriptions). À plusieurs moments, je perdais concentration pendant ma lecture et je devais retourner quelques pages en arrière pour comprendre.

Une petite déception. Mais je me dis que j'ai sans doute lu Neige noire trop tôt et que, dans une dizaine d'années, j'y découvrirais un sens qui m'était resté caché. J'ose espérer…
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