Avec
le Paysan de Paris,
Aragon plonge son lecteur dans un espace urbain typique : les passages couverts. C'est l'endroit idéal pour côtoyer un monde désuet, qui correspond de moins en moins à la modernité de ce début de 20ème siècle et son capitalisme en marche. Grâce aux passages, c'est la dimension de « mythologie moderne » qui est évoquée, ou comment réintroduire une sorte de spirituel dans un monde artificiel (l'expérience sera tirée jusqu'aux Buttes-Chaumont, autre type de construction de l'homme). On accompagne alors dans ses rêveries l'auteur devenu flâneur, sensible à tous les détails extérieurs aussi insignifiants soient-ils mais pouvant déclencher chez lui des moments d'imaginaire (pour ne pas dire d'hallucination) libéré du moindre code ou conformisme. On assiste donc dans ce livre à la réappropriation du réel chère aux surréalistes, de manière cependant plus légère voire drôle que chez un Breton.
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