AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Acerola13


Roman qui fit sensation en Espagne, Patria nous plonge dans un petit village du Pays Basque, où tous se connaissent et se côtoient. Deux familles s'y sont lié d'amitié, même si leurs destins seront fatalement différents : la menace sourde de l'ETA plane...

Ce pavé de près de 600 pages égrène les vies des membres de ces deux familles, chacune meurtrie à sa manière par les évènements des années 70-90 au-delà des Pyrénées. Il est difficile de s'attacher aux personnages, pourris gâtés pour les uns, fanatiques pour les autres, bien souvent lâches ou pleutres, voire carrément tyranniques pour certain(e)s. Cette fresque familiale magistrale montre les dérives d'une organisation révolutionnaire qui, tout à ses fantasmes et sa haine, en oublie peu à peu ceux qu'elle prétend défendre, réduisant au silence toute voix qui oserait s'opposer à elle.

La lecture est lourde, pesante, tant par le racisme ambiant de certains protagonistes envers ceux qui ne sont pas "suffisamment basques" que par le mépris affiché pour ceux d'une condition différente ; les deux mères de famille sont insupportables, même si l'on peut pardonner à l'une face à la déchéance presque hasardeuse de sa famille, à qui tous tournent le dos du jour au lendemain. Dans ce récit à l'ancrage historique fouillé, on ne trouvera pas de place pour un discours raisonné, une argumentation : les personnages n'ont pas le choix, sinon celui de risquer sa vie.

Un mot sur l'écriture, que j'ai trouvée hachée, méticuleusement désarçonnante lorsqu'au sein d'une même phrase, l'auteur passe d'une narration à la troisième personne à la première personne ; les sauts temporels et les mêmes évènements racontés sous différents prismes sont parfois pesants, et certaines longueurs rendent la lecture désagréable par moment.

Le livre d'Aramburu n'en demeure pas moins prenant, révoltant, attristant : à l'image de la lâcheté et de la méchanceté humaine.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}