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Critique de Ixia


Féru.es de contes regorgeants de créatures fantastiques, vous devriez adorer. C'est principalement ce point qui m'a amené à lire ce livre, et ce fût sans regrets.

L'Ours et le Rossignol est le premier roman de Katerine Arden - d'après la fiche de l'auteure - et aussi le premier volet d'une trilogie dont nous n'avons que les deux premiers tomes en français à ce jour. Ses études furent centrées sur la littérature russe et française ; j'ai facilement supposé l'influence qu'elles purent avoir sur ce tome, une fois ma lecture terminée.

Ce livre se passe à une période du passé, déterminée par le pouvoir naissant des églises orthodoxes dans les campagnes russes ( déjà établi dans la capitale ), ainsi que par le nom de certains protagonistes ( précisé en fin de livre ).

On plonge littéralement dans le monde rural russe dès le premier chapitre, côtoyant la vie d'une famille dont la vie est rythmée par les saisons, la naissance d'enfants, les contes lors des veillées ... puis s'enchainent des évènements, des intrigues, tournant subtilement entre ce qui relève de l'ancien temps du nouveau, avec comme personnage principal une femme que l'on suit depuis sa naissance.

Cette dualité est retrouvée largement tout le long du livre à travers les personnages, loin du redondant "camps des gentils/ camps des méchants", et plus axée sur l'évolution de cette société russe à cette époque ( dont je souffre de lacunes historiques dans ce pays) : le maintien du pouvoir dans les familles royales/clergé, la place/destinée des femmes et hommes, un clivage violent entre l'opulence et la misère, la pratique des cultes païens/orthodoxes

L'environnement a joué un rôle important dans l'appréciation de ma lecture, ce sujet primordial dans le déroulement de cette histoire nourrit ces contes et en partie, les êtres fantastiques qui y vivent. Sa description est fluide, vivante, sans jamais être lourde ou maladroite ; elle anime avec justesse l'aura des humains comme des créatures en leur donnant plus de corps. En repensant aux personnages, il m'est presque impossible de les dissocier de l'atmosphère des lieux auxquels ils étaient associés ( par leur statut social, leur métier, leurs loisirs ... ).

Ce fût une lecture agréable fluide grâce aussi - il est important de le signaler - à une plume plaisante à lire, où j'ai retrouvé avec gourmandise des contes et créatures russes intégrés dans le récit sans être caricaturés ou déformés ; il s'agit d'un point important, l'auteure a respecté ce rapport entre l'Homme, les contes et les créatures qui y vivent, leur essence, leurs raisons d'exister, tel que j'ai pu le lire sur des livres traitant le sujet. Il m'est tentant d'imaginer par ailleurs l'influence des contes - que les protagonistes y croient ou non - dans leur rapport avec l'Autre et la Nature.

Dans cet entrelacement de créatures fantatique et de monde des hommes tentant de se déchirer, des thèmes comme la mort, la liberté, le pouvoir, la différence, etc. sont évoqués, questionnés, traités tout le long sans pouvoir quitter ce fond surnaturel, même non évoqué explicitement. Aussi, je me suis procurée le tome 2, espérant retrouver cette magie contenue dans ce folklore que j'ai tant adoré et l'évolution des personnages qui ne sera pas, je pense, sans surprise.

Les personnages, lieux, etc. ne sont pas développés volontairement dans cet avis ; l'accroche à cette lecture m'est venu surtout à l'atmosphère, cette dualité dans ce " tout ", qui rends la lecture divertissante comme passionnante et remuante, par la plume et le regard de l'auteure dans ce monde recrée.

Un très bon tome, idéal à lire en ces nuits qui ne cessent de se rallonger.
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