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Critique de Ptitgateau


Nous sommes dans un petit village de Sicile entre 1960 et 1980. Alors qu'en France, le besoin de liberté s'est exprimé depuis 1968, et on fait connaissance d'Oliva Denaro, sans doute fillette sur le point de devenir une adolescente lorsque commence la narration.

Alors que le début du roman m'a fait sourire, avec les répliques de cette fillette, ses « je suis pour » ou « je suis contre », sa vision toute naïve de la vie en début de roman, le ton est vite donné. On comprend qu'elle doit profiter des derniers instants de liberté, de la chasse aux escargots, de ses jeux enfantins avec son ami Saro, de son amour pour les mots et le latin. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec la quatrième de couverture qui mentionne sa rébellion. Contrairement à son amie Liliana, elle semble bien se plier aux règles régissant la vie des filles dans cette société et elle accepte d'épouser l'homme désigné par ses parents, participe à la confection de son trousseau, se met bel et bien en projet de mariage.

Les autres personnages contribuent à façonner le roman et apportent leur contribution à sa réussite :

La mère : maîtresse femme qui dicte les règles à suivre lorsque l'on est une jeune fille « comme il faut », à la fois distante et à curieusement à l'écoute, marquée par les pratiques ancestrales.

Le père, réfugié dans un certain silence et qui semble sous le joug de la mère, on découvrira ce personnage et ses facettes tout au long du récit.

Le frère jumeau d'Oliva, élevé comme un garçon dans ce milieu.

La soeur, mariée de force, cloîtrée qu'Oliva ne voit pour ainsi dire jamais, et toutefois omniprésente dans l'esprit de notre héroïne.

S'ajoute à tout ce petit monde, la population du village, de ce village où les nouvelles voyagent plus vite que le vent, où la rumeur va bon train, ou quelques communistes mal vus de notre famille s'activent et apportent des idées nouvelles qui gênent.

Un roman qui fait réfléchir à la condition de la femme, qui surprend par le côté arriéré des habitudes, qui penserait que dans ces années, on marie encore les filles à des hommes que parfois, elles ne voient que le jour de leur mariage, que les femmes libérées sont considérées comme étant des femmes de mauvaise vie.

La dernière partie, qui peut être considérée comme un épilogue assez long, est très intéressante car le roman se transforme en roman choral à l'écriture ciselée et qui donne une idée du tempérament et des idées des protagonistes.

Je conseille vivement ce roman, cette première lecture d'un roman de l'autrice me donne vraiment envie de lire le train des enfants.
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