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Critique de marina53


Dans les années 60, c'est tout près du village de Martorana, en Sicile, qu'Oliva Denaro grandit, entourée d'une mère exigeante et stricte, d'un père taiseux, renfermé mais attentionné et de son frère jumeau, Cosimino. Sa grande soeur, Fortunata, est aujourd'hui installée au village avec celui qui l'a mise enceinte et qu'elle a dû épouser. Malheureusement, si l'enfant est mort, elle ne quitte plus ni sa robe noire ni son appartement tandis que Gerò Musciacco s'amuse du matin au soir. Si Oliva aime apprendre à l'école, notamment le latin, et suivre les conseils de sa maîtresse, Rosaria, si elle aime courir, comme les garçons, s'allonger sur l'herbe et regarder les nuages avec Saro, son ami d'enfance, aller tôt le matin à la chasse aux escargots avec son père, les bonnes moeurs, les règles imposées à son sexe et les conventions vont bientôt couper court à ses rêves de liberté...

Assurément, il n'était pas bon d'être né femme dans la Sicile des années 60. Oliva Denaro va s'en rendre compte, notamment au moment de la puberté, elle qui peut se comparer avec son frère jumeau. Lui peut aller librement tandis qu'elle n'a d'autre choix que de filer droit et baisser la tête. Si sa vie est déjà toute tracée, quitter l'école et attendre sagement qu'un homme vienne lui demander sa main, c'est en côtoyant les communistes, dont Liliana, sa meilleure amie, fait partie, qu'elle va peu à peu s'affirmer, prendre conscience du statut de la femme au sein de cette société patriarcale et braver ces conventions ancestrales. Pour son deuxième roman, Viola Ardone nous plonge au coeur de la société sicilienne et dépeint, avec force et sensibilité, un tableau bien sombre de l'époque, à travers le portrait d'Oliva. Elle souligne la soumission, le pouvoir absolu des hommes, le mariage forcé, l'oppression, la pression sociale et religieuse avant qu'un vent de révolte ne souffle. À travers Oliva, elle montre comment, peu à peu, les femmes se sont levées et ont osé dire non. Mêlant habilement fiction et histoire, ce roman, porté par la voix courageuse de cette adolescente, se révèle à la fois saisissant et poignant. La quatrième partie, émouvante, qui se tient 20 ans plus tard, donne enfin la parole à son père.
Un roman d'une grande justesse habité par des personnages inoubliables...
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