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Critique de JulienDjeuks


critique des Acharniens
L'objet principal de cette comédie est une critique de la guerre, mais plus encore une critique des personnes qui la soutiennent et s'opposent aux négociations de paix. Il y a quelque chose de très actuel dans la critique que fait Aristophane des Acharniens – qui donnent leur nom à la pièce – prêts à tuer un citoyen ami pour maintenir l'animosité du pays pour un peuple avec lequel ils ont un différend. La figure de Dicéopolis porte bien entendu tout le discours et les arguments de l'auteur. Il s'agit de s'attaquer tour à tour à tous ceux qui font obstacle à la paix. Les citoyens de la Pnyx qui ont des intérêts dans la guerre et d'autres préoccupations, le peuple qui aime avoir des ennemis, les marchands jaloux ou les militaires. Il pointe du doigt le gâchis des finances, les soldes données sans raison aux généraux... le manque à gagner du commerce et l'intérêt évident qu'il y aurait à avoir de bons échanges avec les peuples voisins (il propose même l'échange des citoyens indésirables...). Il montre enfin que même les héros de guerre, au fond profitent de la guerre pour gagner de l'argent et de la gloire mais ne souhaitent pas partir au front.
L'humour se fait notamment par la mise en parallèle de points sérieux et de thèmes du bas corporels ou de la nourriture. L'analogie entre objet sexuel et nourriture (par exemple entre phallus et andouille) est d'ailleurs sans cesse réitérée. La dernière scène où le départ douloureux de Lamachos au front enneigé, est mis en parallèle avec la préparation par Dicéopolis d'un grand banquet, est le sommet comique de la pièce. Par ailleurs, Aristophane a réservé une petite place à un épisode parodiant les tragédies larmoyantes de Euripide et leur auteur.
Intrigue éclatée et à priori sans suspens, on sent bien cependant le potentiel dramatique et comique des différentes scènes. La menace de condamnation par les Acharniens de la paix de Dicéopolis pourrait être soulignée davantage pour servir de ressort dramatique. le traité de paix passé entre une personne seule, un marchand, et la nation des ennemis de son pays a bien-sûr quelque chose d'absurde et crée un comique de situation mais on peut également penser à une illustration de la désobéissance civile chère à Henri David Thoreau.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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