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Critique de clauclau28


"Le pain rouge" se passe en France à la veille et un peu après la Révolution de 1789. Dans le prologue, Marie-Paul Armand fait la description de la vie de l'époque : le seigneur et ses vassaux, le travail à la ferme, la vie des pauvres en famille et au village. La narratrice est la filleule de la fille du seigneur qui se trouve être un comte.
La première partie montre l'espoir des petites gens qui s'accroit juste avant la Révolution alors que la deuxième partie illustre leur désillusion quant aux actes du gouvernement révolutionnaire après 1789.
Marie Paul Armand nous cite les principales mesures prises par le gouvernement : l'abolition des droits féodaux et de la dîme ainsi que d'autres impôts ; la Déclaration des Droits de l'Homme. Mais, malgré tout, l'avenir semblait incertain car tous les repères de la vie d'alors s'en allaient. La désillusion fut terrible quand, par exemple, une simple personne innocente pouvait être suivie, arrêtée et mise sur la potence sans que personne n'y puisse rien. Pourtant, il est vrai que, bientôt, les paysans purent acheter les terres exploitées à moindre coût et devenir donc propriétaires. Cependant, la guerre contre la Bohème-Hongrie fut déclarée et les ecclésiastiques ainsi que les enseignants devaient prêter serment et le port de la cocarde était devenu obligatoire : tant de mesures qui n'allaient pas dans le sens de la liberté.

Bien-sûr, outre la grande Histoire, il y a aussi dans ce roman du terroir, la vie de personnages variés : Mathilde qui parle à la première personne, ses parents et puis Sylvain à la tête de toutes les émeutes et qui reste vindicatif et plein de rage jusqu'à la fin. Il y a aussi le comte et la comtesse et leurs enfants, notamment Adrien qui séduit toutes les jeunes filles pauvres dont Mathilde qui ne céda jamais ; et puis le curé du village qui décide de ne pas prêter serment et qui finit par être expulsé. Entre Sylvain et Adrien, l'histoire dira que Mathilde ne choisira ni l'un ni l'autre, mais un garçon qui ne paie pas de miner et qui devrait la rendre heureuse.

Marie- Paul Armand possède un style qui lui est propre : des phrases simples et souvent courtes, une écriture fluide, sans fioriture, qui va à l'essentiel, mais toujours le mot juste. Elle utilise même des termes spécifiques à l'époque pour la description des vêtements et des superstitions, par exemple.

J'aime beaucoup cette auteure qui montre la solidarité des villageois et la grande humanité des petites gens.
J'ai hâte de lire la deuxième partie, mais, comme j'ai emprunté quatre livres à la bibliothèque, je suis obligée de remettre ma lecture à plus tard...
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