Que dire de ce roman?
J'ai rarement été aussi emballée... et par effet de conséquence, je suis rarement tombée d'aussi haut après la lecture d'un roman.
Le pitch était incroyablement prometteur et l'écriture très addictive. Je n'ai pas lu beaucoup de roman de l'auteur car les romances fantastiques jeunes-adultes calqués sur un moule peu ou prou similaires à toutes les autres ne m'intéressent plus trop. Pas que je n'y ai pas été insensible par le passé, j'en ai dévorés beaucoup mais il me manque toujours quelque chose en terme narratif, en construction de l'intrigue et/ou de l'univers. En tout les cas, l'écriture est vraiment, vraiment un plus à cette histoire. La plume m'a transportée et c'est sans doute la seule raison pour laquelle je l'ai terminée.
Pour résumer ce roman :
C'est l'histoire d'une jeune femme au destin tracé par d'autres qu'elle. Pennelaphe, ou Poppy pour les intimes, vit dans un royaume qui a subit une ancienne guerre. Chaque ville ou village est entouré d'un mur plus ou moins grand pour protéger les habitants de la Brume qui dissimule des monstres d'horreur motivés par une faim jamais rassasiée, créé par un Seigneur des Ténèbres mystérieux et dont on entend dire qu'il veut détruire le royaume.
Poppy vit cloîtrée, sous la tutelle d'un Duc et d'une Duchesse depuis la mort de ses parents lors de l'attaque de leur village par ces monstres. Elle est la Pucelle, élue des dieux, qui doit permettre lors d'un Rite à son 19eme anniversaire à d'autres nobles et élus comme elle de s'élever et ainsi entrer dans la caste dominante de ce royaume, les Élevés, dont fait parti le Duc et la Duchesse. Mais si sur le papier son statut de Pucelle semble être un honneur, en pratique c'est une véritable prison. Elle n'a ainsi le droit de s'attacher à personne, personne ne connaît son véritable visage car elle est toujours voilée sauf pour un petit groupe de personne. Ses lectures sont surveillées, ses sorties interdites. Elle n'a le droit ni d'avoir des amies ni de socialiser. Ses rares proches, s'ils le sont à l'origine par devoir n'oublient pas que si elle est Poppy elle est aussi la Pucelle. En plus de cette vie rêvée, elle est martyrisée par cela même qui sont sensés la protéger, et possède un pouvoir empathique, comme une seconde nature, qui lui permet de sentir les émotions négatives des gens et de les adoucir. C'est un pouvoir qui lui est formellement interdit d'utiliser bien qu'il ne fonctionne que sur les humains et que les Élevés y soit insensibles.
Cependant Poppy est une petite rebelle. Son garde rapproché, mentor presque père, Vikter lui a apprit à se battre et Poppy l'accompagne lors d'escapade nocturnes pour soulager peines et douleurs des gens. Sa seule amie Tawny, qui est aussi sa dame de compagnie garde ses secret avec une loyauté sans faille.
Par ailleurs les motivations de Poppy sont plutôt claires : elle désire vivre, vivre avant son Elévation dont on ne lui dire rien sur le déroulement. Ne sachant rien de ce qu'elle doit faire ou de ce qu'il doit lui arriver, elle s'attend donc au pire.
L'histoire commence alors qu'elle fait le mur, masquée et déguisée, pour se rendre dans une taverne et avoir une expérience de la vie, n'importe laquelle. Par un concours de circonstance elle se retrouve dans la même pièce qu' Hawke Flynn, un nouveau garde prometteur et très désirable dont elle est légèrement amourachée. Bien que ce genre de contacts lui soit interdit, elle va partager son premier baiser avec lui avant de profiter d'une courte absence pour s'enfuir.
Mais tout va être chamboulé lorsque son deuxième garde est assassiné et que Hawke, considéré comme meilleur que tout les autres ne le remplace.
En un mot: Intrigant (comme dirait Hawke).
Le sang et la Cendre, livre estampillé fantasy/romance parle donc d'une héroïne évoluant une aventure médiévale fantasy. Elle avait tout pour correspondre à mes attentes parce qu'elle se proposait plus mature. A la fin de ma lecture, ma première pensée fut celle-ci : « ce n'est pas un livre de fantasy en fait, c'est un livre de bit-lit déguisé en roman fantasy ». Ce n'est pas une insulte au contraire c'est une excellente idée que beaucoup de roman reprennent et qui fonctionnent … pas tout le temps mais qui peut fonctionner. En terme de schéma narratif, l'histoire est carrément ressemblante à un roman bit-lit.
Car tout y est : des atlantiens/démons ou anges ?, des Elevés/Vamprys Vampires, des Lycans/loup-garous... Si les noms des races ne donnent déjà pas une assez bonne idée de ces catégories, le fond est assez évocateur : les Elevés se nourrissent de sang et asservissent la population en lui servant un mensonge religieux, les lycans, se transforment en loup-garou et protègent les Atlantiens avec qui ils ont un lien. Les Atlantiens se nourrissent du sang d'autres atlantiens.
L'histoire est sans doute un prétexte à la romance et en vérité cela ne me dérange pas tant que ça. Certes ce roman est le premier tome et donc une présentation des personnages et de l'univers, mais la romance est tellement au coeur de l'histoire que je n'ai pas eut l'impression de lire de la fantasy. D'ailleurs, c'est intéressant de voir comment tout prend forme et correspond aux codes Bit-lit ( romance, races clairement tirées de la bit-lit , sexe flamboyant, héroïne « bad-ass » et héro ouvert d'esprit mais quand même aussi fort que l'héroïne) même si j'aurai aimé un univers un peu plus original.
Le genre n'était pas un problème, même si je ne lis pas un roman de fantasy pour retrouver le schéma vampire/loup-garou des romans bit-lit ( bien qu'il soit vraiment très transformé).
La romance, forcément, est très présente et je l'ai adoré.... pour toute la première partie tout du moins.
Hawke va ainsi lui faire comprendre que ce qu'elle vit n'est pas normal, l'encourager à se libérer de ses chaînes avec une taquinerie qui m'a fait fondre. Il ne semble jamais tenter de la contraindre et naturellement va lui apprendre le désir, le plaisir et malgré elle, l'amour.
Car oui Poppy va tomber amoureuse de lui, se livrer à lui, lui faire confiance alors que le monde qu'elle connaît s'effondre autour d'elle et que les deuils se multiplient.
Ce qui m'a dérangé dans ce roman relève du spoil donc sera masquée.
J'ai adoré Hawke et je l'ai détesté et comme c'est une romance avant d'être de la fantasy, j'ai détesté l'histoire et ce roman.
L'histoire de Poppy est donc celle-ci : une libération qui n'est qu'un transfert d'une prison à une autre.
Alors qu'elle se rend enfin compte qu'elle n'est obligée de rien et doit et peut faire ses propres choix, elle est trahit par celui-la même qui est à l'origine de cette émancipation, Hawke Flynn.
Car Hawke Flynn est en réalité Casteel le Seigneur des Ténèbres, un atlantien, qui a manipulé Poppy en long en large et en travers pour pouvoir à terme s'emparer d'elle et l'échanger contre son frère jumeau et Prince du Royaume Atlantien qui est enfermé chez les Élevés.
Tout ce que crois connaître Poppy est faux et les Élevés sont les véritables responsables des monstres dissimulés dans la Brume ( et dont j'ai oublié le nom). Les Élevés sont des Vamprys, créatures semblables a des vampires en sommes, qui se nourrissent de sang (sous couvert d'une politique religieuse) notamment de celui des troisièmes nés qui sont officiellement envoyé servir les dieux dans les temples mais qui sont en fait dévorés. Ces Vamprys, créés à partir des mortels par les Atlantiens qui sont immortels (suite à une romance dramatique entre un Atlantiens et une humaine) ne peuvent créer d'autres Vamprys. Lorsqu'ils mordent s'il ne tuent pas leur victimes, ils créé les zombis présents dans la Brume. Pour pouvoir créer de nouveau Vamprys/ Elevés ils utilisent donc le sang d'Atlantiens enfermés secrètement et torturés et dont apparemment notre Hawke a fait parti. Il n'a pu s'échapper que grâce à son frère qui a été enfermé à sa place...
Avec les révélations de fin de tome, on comprend bien ses motivations à lui, mais … cela justifie-t-il une telle transformation du personnage ?
Concrètement je suis aussi tombée sur son charme une bonne partie du roman... taquin, mystérieux, doué au lit, compréhensif, observateur, et apparemment très charmant... Il avait une personnalité intéressante, mais il ne me semblait pas fou, ni cruel. Et pourtant ce sont les adjectifs qui lui sont octroyés par Poppy à la fin du roman... Si il l'est ça veut dire que le personnage de début et de fin sont très différents, ne sont en fait pas les mêmes.
Non parce qu'il les accumule tout de même ! Il lui a donné envie d'être libre, elle est tombée amoureuse de lui et avec son talent d'observateur qui est plusieurs fois répété par l'auteur, on ne va pas me dire qu'il ne le sait pas. Il lui a mentit sur ce qu'il était, qui il était, a fait tuer son garde pour finalement le remplacer, et à cause de lui Vikter le mentor adoré de Poppy est mort. Si c'est parce qu'il est mauvais et que c'était ses intentions de la trahir, de lui mentir, de lui briser le coeur, de tuer ses proche et tout le reste.... alors pourquoi l'auteur conduit l'héroïne à le cautionner ? Pourquoi finir sur ce mariage imposé si ce n'est pas pour le détester ? Car à la fin en buvant le sang de Poppy pour se régénérer ( après qu'elle ait tenté de le tuer, notons le) Hawke se rend compte que Poppy est moitié humaine moitié Altantienne et décide... comme ça de retourner dans son pays pour l'épouser... l'épouser... après tout ce qu'il lui a fait... Certes il l'a protège, certes il l'a guérit... mais on ne peux pas imposer à quelqu'un qui a été emprisonné toute sa vie un mariage pas si on dit l'aimer et qu'on sait les souffrances que la personne à subit et c'est plus ou moins ce qui est suggéré par l'auteur. Il y a une sorte de folie dans ce personnage de fin de roman que je n'ai pas aimé... du tout.
Mais apparemment Poppy ça lui va. Enfin, d'abord il faut que la raison prenne le dessus, donc Poppy est déchirée, encore déchirée, elle cri beaucoup qu'elle le déteste et il l'a traite de menteuse comme s'il pouvait encore avoir une intimité avec elle après ce qu'il a fait... Putain le Duc me semblait moins sadique ! Au moins c'était clair que c'était un connard !
Elle tente de s'enfuit et se bat contre lui mais perds toujours. Ses capacités de guerrière ne servent à rien contre cet homme/ atlantien, plus fort et plus rapide qu'elle donc elle est dominée, intellectuellement, émotivement, et physiquement... Émancipation, femme bad-ass tout ça...
Mais elle couche avec lui parce qu'elle a but son sang après avoir tenté de le tuer donc elle est énervée mais .. elle le désire... et finalement accepte sa cruauté... Après tout elle ne fait que le désirer et l'aimer et ne peut lutter contre ses sentiments... Bon elle ne lui pardonne pas tout de suite hein, parce que la romance doit continuer a s'entretenir dans les tomes suivants et que pour s'entretenir il faut du conflit... mais elle l'accepte parce que la romance doit … doit continuer dans les tomes suivants et que si elle le déteste trop ben y a plus de romance quoi...
Et c'est là que j'ai arrêté de m'identifier au personnage et que je suis sortie du livre.
Elle a aimé Hawke Flynn et non pas l'homme qu'elle découvre à la fin de l'ouvrage et qui est un connard fini . Elle dit elle-même qu'ils ne sont pas les même personnes... donc tout cela relève non pas de l'amour mais du désir... Et je ne veux pas justifier tout cela par du simple désir... Est-ce que son envie de vivre des choses ( surtout sur le sexe apparemment ) est-elle une justification suffisante pour que Poppy qui a vécu toute sa vie enfermée le cautionne ?
Je veux dire... le désir ne fait pas tout, et d'ailleurs le désir dépend de la manière dont on voit les gens. Dans les livres on voit souvent que les protagonistes sont déchirés entre dégoût, haine et désir, amour... Certes... mais Poppy ne semble pas être du genre à remettre en question ses valeurs ( elle va sur le Mur pour défendre la veuve et l'orphelin des monstre alors que c'est interdit et elle y va en putains de pantoufle ! ). Enfin c'est le cas durant la première partie du roman. D'ailleurs elle reconnaît elle même que son désir de liberté si il est dut à Hawke, il s'agit d'un processus qu'elle avait elle même entamé. de plus, elle ne me semble pas être du genre à oublier lorsque quelqu'un la fait souffrir, comme à pu la faire souffrir le Duc... La violence de la trahison de Hawke me semble tellement supérieur à celle du Duc ! L'auteur mets Hawke sur le fil du rasoir pour le lecteur, on a pitié de lui et on s'est tellement attaché à lui qu'on veut lui pardonner parce qu'il a tellement souffert et que peut-être qu'il est moins con que ça... mais … non. Pour moi ça ne fonctionne pas. le mariage m'a tuée. Hawke veut le beurre, l'argent du beurre et surtout le cul de la crémière sans s'inquiéter que ce soit réciproque ou non. Enfin si ! Il demande avant de coucher avec elle pour être sûre qu'elle est consentante parce que le consentement sexuel c'est important... Donc rassurez vous il n'y a pas abus sexuel... Bon il y a abus de l'esprit et du coeur... mais ça semble moins important apparemment.
Pourquoi les histoire érotiques tombent-elles aussi souvent dans ces relations de domination? Ce que ce soit torride ok ! Mais pourquoi nous montrer un personnage excitant à souhait si c'est pour nous dire qu'en fait c'est un sale con manipulateur et dominateur? Non les cons ne sont pas excitants et personnage torturé ne signifie pas connard!
Voilà ce que j'ai lu entre les lignes : le sexe avant la jugeote, le sexe avant les valeurs, le sexe confondu avec l'amour, même si l'auteur semble s'en défendre. Car, oui, Poppy est tombée amoureuse de Hawke même si elle ne le connaît pas, même si elle ne sait rien de lui car même si apparemment il y avait du vrai dans leur relation ce changement drastique de personnalité ne montre qu'une chose : il a menti sur qui il était... donc si elle est amoureuse du mensonge qu'est Hawke, elle ne peut tout de même pas être amoureuse de la vérité qu'est Casteel, car ils sont très, très différents et que franchement... c'est vraiment possible d'être amoureuse d'un con pareil ? .
Lorsqu'on lit un livre de ce genre, on s'identifie nécessairement au personnage principal, c'est un peu le but pour beaucoup. Et j'ai adoré Poppy, gentille mais pas cruche, le coeur sur la main mais dotée d'une violence délicieuse et libératrice pour le lecteur. Mais la dernière partie de cet ouvrage m'a donné l'impression de chuter avec Poppy, sans même avoir droit à une résolution positive, à une vengeance ou à une liberté enfin acquise. Les personnages n'avaient plus de sens, tout allait vite.
Et finalement Poppy échange une prison pour une autre, et alors même qu'elle pensait être libre et tombe de haut, elle ne semble vouloir se battre qu'en façade pour reconquérir cette liberté, car elle … elle aime un inconnu. Et même dans un roman de bit-lit qui se veut fantasy je n'aime pas.
Je ne veux pas dire que ce n'est pas bien écrit. Au contraire, certains y trouveront leur bonheur, mais après avoir lu d'autre romances avec des connards bien écrits qui m'avait beaucoup plus, je ne suis pas satisfaite de ce roman.
La romance m'a tellement emballée, et m'a tellement déçue... A la fin j'ai sauté les pages pour voir si Poppy arrivait à retrouver un semblant de contrôle sur sa vie... et euh... Non.
Bref... pour ceux qui aime les bit-lit fantasy avec des romances torrides bien qu'illogiques ( et il y en a que j'aime beaucoup) c'est un livre à lire.
Selon moi tous les livres sont bons à lire car s'il ne plaît pas à une personne il plaira forcément à quelqu'un d'autre.
En ce qui me concerne j'ai chuté de haut et l'atterrissage fut rude.
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