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Critique de MaggyM



Entre un homme et son camion, c'est physique. Pour arriver au bout du voyage, il caresse le volant, effleure les pédales, les pétrit de plus en plus fort, empoigne le frein à main,... L'homme tente d'amadouer la bête, à force de chuchotements et de cris... La sueur perle, coule, les battements de coeur s'accélèrent, la respiration se fait sifflante, la température monte, l'homme frôle la mort à chaque virage, il espère le paradis au bout du chemin...

Coincé dans la cabine d'un gros camion rouge, aux amortisseurs faiblards, sur les routes défoncées d'une quelconque contrée perdue du sud de l'Amérique, des kilos de nitroglycérine dans le dos, le lecteur se cramponne au bouquin. L'objectif est simple: penser à respirer pour ne pas défaillir avant d'être arrivé au bout du périple.
500 kilomètres qui s'avalent aussi vite que le camion est lent, 500 kilomètres d'angoisse à se demander si on sera seul à l'arrivée.

Georges Arnaud ne laisse pas de place pour d'autres émotions que la peur sous la chaleur écrasante d'un soleil de plomb qui pourrait bien tout faire péter. L'auteur qui s'est réfugié quelques temps dans cette Amérique aride et rocailleuse, distille cette peur, qu'il a sans doute lui-même bien ressentie à deux doigts de la condamnation à mort, à coup de phrases courtes, sèches, crues,... Ce fut assez pour attirer le regard du dieu cinéma qui a même, avec le temps, éclipsé le roman.
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