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Critique de Newmoon


C'est suite à une masse critique Babélio que j'ai eu la chance d'être tiré au sort pour ce roman, réalisé un peu à la manière documentaire, car après tout, il s'agit là d'un témoignage de vie qui s'est réellement produit.
Etant donné que j'ai une passion pour l'histoire, j'étais ravie d'avoir été choisi pour ce livre. Je remercie donc chaleureusement Babélio ainsi que les éditions Entre-temps pour l'envoi de ce livre-objet, qui, au passage, est magnifique, assez atypique de par son format, mais où les couleurs rendent merveilleusement bien dans la bibliothèque.
Par ailleurs, en dehors de son aspect, la documentation et l'écrit qui est présent dans l'ouvrage vaut davantage le détour.

L'auteur, Sylvie Arnoux, nous fait vivre à l'époque de sa grand-mère, lorsqu'elle n'était qu'une jeune femme, lors d'un fait relativement méconnu de la Première Guerre Mondiale ; celui de la déportation de la population civile en Allemagne.
C'est après moult recherches, documentations et surtout la trouvaille des carnets intimes de sa grand-mère que Sylvie Arnoux nous livre un documentaire condensé de faits historiques incroyables.

Sylvie Arnoux développe également ses recherches sur toutes les autres familles vivant dans le village d'Herbeuville et alentours, à proximité de Verdun, car ce sont les premiers villages à avoir été envahies et occupés durant la Première Guerre Mondiale par les troupes ennemies (les Allemands).
Nous apprenons alors le dur combat des populations civiles pour rester en vie, les femmes séparées de leurs maris, embarqués séparément dans les convois à bestiaux, directement les camps situés en Allemagne.
Je ne me suis seulement rendu compte à ce moment-là que les camps et les convois ignobles existaient déjà durant la première Grande Guerre, alors que j'étais jusqu'alors persuadé que cela n'avait commencé à exister que durant la seconde.
Les conditions seront plus ou moins difficiles selon le bon vouloir des gardes ennemis, mais la précarité de la situation, et l'arrivée des maladies contribuera à de nombreux décès, notamment des vieillards et des jeunes enfants.
Après quelques moins d'enfer, les familles, et parmi elles la famille de Louise (grand-mère de Sylvie Arnoux), seront rapatriées en France, dans d'autres Départements. Etant donné que leurs villages étaient toujours en zone de combat, ils n'ont pas eu d'autres choix que de revenir en statut de réfugié, dans leurs propres pays, mais dans d'autres départements, notamment la Drôme.
Comme le contexte actuel en France, les réfugiés seront plus ou moins acceptés, et leurs intégrations plus ou moins faciles. Certaines villes ne veulent pas de réfugiés et n'hésitent pas à trouver mille et une excuses.
La famille ne pourra retrouver leur village qu'en 1921, où une grande zone saccagée les attend. En effet, les maisons sont quasiment toutes détruites, des mines sont éparpillées un peu partout, des tranchées sont apparus, des cadavres jonches les sols.

Cette histoire est magnifiquement documentée par des notes, des photos, des cartes postales, des textes, des poésies. Sylvie Arnoux a pris le temps de trouver des articles très anciens, des chiffres (comme le nombre de bâtiments détruits pour chaque ville dévastée, pour n'en cité qu'un).

Il est important de faire son devoir de mémoire, que ce soit pour les soldats morts pour leur pays, qu'ils soient ennemis ou alliés, pour les civils, et pour les populations ayant subi les génocides.
J'ai beaucoup aimé apprendre une nouvelle facette de la guerre, et des ravages qu'elle a commis sur de nombreuses personnes. Les populations civiles sont souvent les plus touchées par les guerres, car elles sont là, elles gênent à l'appropriation des territoires.
Je trouve que c'est un livre/documentaire à lire, même s'il coute relativement cher, il vaut le détour, ne serait-ce que pour le travail incroyable de Sylvie Arnoux.
Lien : http://magie-litteraire.skyr..
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