Le fait est que, depuis une dizaine d'années, le ciel de la capitale des Gaules se retrouvait souvent obscurci par un foisonnement de dirigeables en tout genre, au point que le soleil peinait parfois à illuminer de ses rayons les rues de la ville.
Emile Bertrand leva son verre. Il ne dédaignait pas la cochonnaille servie ainsi dans la matinée. Il dégustait sans vergogne les grattons qui lui étaient refusés dans sa propre maison. Marie, qui n'était pas native de Lyon, était très attentive à ce que leur cuisinière n'abuse pas des plats typiques de la ville qu'elle jugeait trop lourds. Alors envisager servir des paquets de couenne ou du saucisson en milieu de matinée, cela relevait de l'hérésie !
— Boum ! Boum ! Boum !
Daniela sursauta. Des pas métalliques
lourds et lents arpentaient le couloir des chambres
dont les murs se mirent à trembler.
(La crique aux criquets)
La comptine devenait
assourdissante, frénétique et se referma sur
Daniela, Sergio et Pietro.
« Moi, je suis d’acc’ avec toi mamy ! Tu devrais dire ça à tous ceux qui continuent de se battre ! Au journal, à la télé, ils ne parlent que de guerres… Ils sont fous les adultes ! »
Voilà un récit touchant de simplicité, touchant d'innocence.
Que dire de plus ? En voilà l'essentiel de ce que j'en ai pensé.
L'écriture est fluide, les personnages bien campés (et l'on s'y retrouve beaucoup), et le tableau peint de cette grand-mère idyllique d'une attendrissante sincérité. Voilà un ouvrage qu'on lit d'une traite, heureux d'évoluer dans un univers tendre et mélodieux qui nous a, pour certain, échapper toute notre enfance.
La part de mystère demeure : on sent d'instinct qu'il s'agit d'un récit autobiographique, mais on se demande tout du long où se situe la part de réel. Tous les souvenirs sont bien vivants, malgré qu'il semble improbable de se rappeler avec autant d'exactitude notre enfance.
Malgré tout, voilà un récit qui m'a plût, et je félicite l'auteur pour sa plume légère, agréable et honnête.
Plusieurs années de recherche m’ont permis de comprendre et valider ses écrits, des voyages en Lorraine et en Allemagne pour visiter les lieux et réaliser que ce qu’a vécu ma grand mère n’est pas un cas isolé mais a été partagé par une grande partie des habitants de la région. Et ce livre est devenu une évidence. Raconter pour ne pas oublier, raconter pour comprendre, raconter pour partager….
Louise est très marquée par cette arrivée. Elle ne comprend pas ce qui motive cette attitude agressive et les menaces proférées, quelques fois accompagnées de crachats de la part de jeunes femmes comme elle.
Comme au zoo, les visiteurs observent les prisonniers civils derrière les grilles, les interpellant avec véhémence et mépris, proférant menaces et insultes.
Je savais que je devrais affronter cela un jour. Je savais qu'un matin, mon téléphone sonnerait pour me dire de venir, vite.