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Critique de julienleclerc45


En 1946, Jack Johnson est en route pour la projection d'un film. Il doit l'animer et surtout la commenter car le film en question retrace son moment de gloire. Quarante ans plus tôt, il est devenu champion du monde des poids lourds. Les commentateurs du match n'ont pas manqué d'ajouter la couleur de sa peau. Jack Johnson est le premier grand champion noir de boxe. Tout au long du roman, nous suivons son errance jusqu'à la soirée de projection, entre la ségrégation encore très présente aux Etats-Unis et ses souvenirs personnels.
Ce roman raconté à la première personne essaye de saisir un personnage hors norme. Il est grand, fort et ambitieux. Il est plein de désirs tant sur un ring de boxe qu'avec des femmes. Cette boulimie de vie est perceptible tout au long de ce texte. Jack Johnson semble envahir, tel Napoléon auquel il se compare, les corps des femmes, les physiques de ses adversaires mais également la société des Blancs. La construction du roman est très rythmée grâce à des paragraphes courts aussi percutants que des uppercuts. Avec ce ton vif, l'auteur arrive à empoigner physiquement et mentalement tout ce personnage. Il nous parle de la technique, la manière dont Jack Johnson a maîtrisé son physique pour en faite un atout. le lecteur comprend mieux les mouvements du boxeur et sa façon d'exister dans l'espace. Mais ce boxeur surprend par la construction de son propre mythe. Refusant la Bible, il se réfère au Comte de Monte Cristo. Ce parallèle très léger permet de comprendre également la vengeance (consciente ou inconsciente) de cet homme noir contre les Blancs. le public qui assiste à la projection du film est exclusivement noir et les réactions seulement orales font exploser une violence sociale que Jack Johnson exprimait déjà 40 ans plus tôt. Ce roman, malgré l'absence parfois regrettable d'empathie à l'égard de son protagoniste, arrive à nous coller au plus près de son personnage, comme la caméra de Scorsese l'était de de Niro dans Raging Bull.
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