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Critique de Hamisoitil


Jack Johnson, fils d'esclaves est né en 1878, au Texas, et dès son plus jeune âge, il comprend très vite que les noirs sont différents des blancs, ne serait-ce que par la couleur de peau, les traits et les inégalités bien ancrées depuis au temps de l'esclavage. Il aurait voulu avoir la peau plus claire, avec des traits plus fins, des cheveux plus lisses... et s'est juré d'offrir la plus belle maison à sa mère et ses deux grandes soeurs. C'est pendant son adolescence qu'il découvre la boxe et qu'il devient par la suite champion du monde poids lourds, entre 1908 et 1915, quand il combat entre autres, l'ancien boxeur blanc invaincu des poids lourds, James Jeffries, soutenu par les médias et par tous les blancs américains. Pour James Jeffries, il doit l'anéantir, car, pour lui, il doit le combattre dans le seul but de prouver à tous qu'un homme blanc est meilleur qu'un Nègre. Ce jour-là, plus de 22000 spectateurs vont suivre le combat du siècle. Jack Johnson l'humilie en direct en le mettant à terre et devient l'homme à abattre.

J'ai trouvé ce récit très captivant, déstabilisant, et touchant à la fois, où j'ai découvert un homme complètement imbu de sa personne, égocentrique, narcissique, accro à la drogue dure, rejetant la bible, Dieu, qui aime la musique classique, mais en parallèle, a un langage argotique voire grossier, profitant de son statut, de ses privilèges pour narguer les noirs et humilier les blancs à sa façon. D'ailleurs, son péché mignon est bien de se faire un maximum de femmes blanches ; il a été marié trois fois à trois d'entre elles rien que par provocation. Mais dans tout ça on reconnaît qu'il s'est fabriqué une sacrée armure, parfois avec une pointe d'humour, pour supporter l'injustice envers les noirs, que lui-même est loin d'être épargné, et ce, en pleine ségrégation raciale. Sa couleur de peau est là pour le lui rappeler.

Citation : Je ne sais pas si c'est le racisme qui me déprime, ou si je déprime parce que le racisme m'atteint encore.

On va suivre son histoire, son parcours, jusqu'à son décès en 1946. Une histoire oubliée mais remise en plein jour par l'auteur, Philippe Aronson, qui lui redonne un coup de jeune pour nous faire découvrir ce grand sportif qui a bousculé les codes dans une époque très, très raciste envers les noirs et les juifs.

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