Citations sur Black Mambo (10)
.....-je n'abandonnerai pas ma fiancée ! elle ne supportera pas la luxure et le vice d'un humain, elle m'appartient
-Wa dhûqû 'adhâba al-harîq.
L'azîma reprit, implacable, déchirante . L'efrit se tordait à l’intérieur de Leila. De toute évidence, le fait que l'exorciste connaisse son nom renforçait le pouvoir de ses incantations.
- Pitié ! Ana b Allah u b shra '
-Aucune pitié ne t'attends dans le cœur du Tout-Puissant tant que tu n'auras pas libéré cette femme ! que les flammes de pénitence s'abattent sur toi ! Puisse Dieu te priver de sa miséricorde.
-Assez, assez ! je la laisse, saint homme. J'abandonne.
Leila poussa un râle qui ressemblait à celui des mourants . Son corps s'affaissa sur le sol . Plus personne n'était là pour porter ses chairs, ordonner à ses muscles. La douleur revint sourde, incertaine. Son cœur battait dans sa tète.; Puis les brûlures, les crampes et les courbatures , les tendons écharpés de s’être trop tordus ... La migraine s'ouvrit en une fleur grasse et capiteuse .
Des mains se tendirent et l’aidèrent à se relever. Les femmes chassèrent les hommes. Elles la guidèrent la portant à moitié, jusqu'au salon où on l' allongea.
L'exorcisée roulait des yeux, la nuque molle. Elle avait du mal à se fixer, à comprendre se qui se passait. L'instant d'avant on la clouait sous le soleil et maintenant on la plaignait, la félicitait et on lui faisait boire du thé. Son regard chercha le fqih. Il avait pris Idriss à part et lui parlait à voix basse. Elle n'aimait pas ça .
Vannessa Terral extrait de " l'ivresse du djinn "
Cette fois, la jeune femme ne put réprimer un hurlement qui se répercuta dans la plaine comme celui d'une hyène, faisant fuir quelques volatiles qui s'envolèrent en protestant bruyamment. Au loin, le rugissement d'une lionne en chasse fit écho à la plaine et la renforça, comme si la prédatrice s'offusquait du calvaire subi par une autre femelle.
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- On lui donne plusieurs noms et incarnations : Papa Gédé, Baron Lacroix, Baron Cimetière... Il est connu pour être obscène, lubrique, menteur, alcoolique et tricheur, mais il n'est pas entièrement mauvais pour autant. Certains le trouvent plutôt drôle - je pense que ça dépend de ton sens de l'humour - et il lui arrive de guérir les gens malades, au seuil de la mort, surtout les enfants. Il ne supporte pas de voir des vies si innocentes s'éteindre.
Le nourrisson était blotti contre sa porteuse, presque en position d'allaitement, même si les vieux seins en gants de toilette n'auraient jamais pu assurer la subsistance d'un bébé. Malgré la croûte de sang qui masquait le gros des blessures, elle pouvait voir un trou, dans le petit dos. Les vertèbres. On lui avait prélevé les cervicales.
Ses pleurs reprirent, sans retenue - comme on se noie dans un désespoir si sombre qu'il aveuglerait même la cruauté du soleil. Elle ne supporterait pas une nouvelle séance de torture. Tout cela ne menait à rien : de toute évidence, il ne parvenait pas à chasser le djinn. Il n'arrivait même pas a le démasquer !
Il avait l'expression d'un saurien préhistorique qui n'aurait pas évolué depuis des siècles, des millénaires, et n'envisage son environnement qu'en termes de proies, de chasse, de territoire. Aucune étincelle n'éclairait ses pupilles. Seuls restaient l'avidité, l'appétit, la puissance qui demeuraient les uniques sentiments de ce vieux cœur noir.
Et dans ce masque de chair sombre couvert de sang, un tel regard était terrifiant.
Son âme ne serait plus de ce monde pour s'en soucier. La jeune femme essayait de ne pas trop penser à ce qui viendrait après. Par son acte, elle se fermerait les portes du Paradis. Resterait alors l'Enfer. Elle avait déjà connu ses flammes -l'azîma du saint homme revenait la hanter, parfois, dans le silence. Elle espérait, sans trop y croire, qu'elles seraient moins vives que dans son souvenir. Peut-être que Satan comprendrait ses raisons et aurait pitié ? Elle ne comptait pas là dessus : après tout, il était un mâle, lui aussi.
Ce n'était pas un homme. Du moins, pas un homme en vie. Sous le haut de forme violet, il n'y avait qu'un crâne grimaçant, des os blanchis recouverts par endroit de lambeaux de chair noire qui accentuaient la monstruosité de l'ensemble. Les cavités nasales étaient obstruées par du coton. Une odeur de pourriture retourna le ventre de Mika.
Je suis chez les barges, pensa-t-il, chez les barges.
Il ne savait pas si tout ce qu'il avait vu était vrai, ou si les restes de prods augmentaient sa parano. Mais ce dont il était sûr, c'est qu'il avait hâte d'arriver, d'être au sec dans un bon lit, pour récupérer, se calmer l'imagination.
Un éclair zébra le ciel, illuminant la maison hantée dans toute sa décrépitude.
Le film d'horreur ne faisait juste que commencer...