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Critique de vincentf


Ne sont-ce que les délires paranoïaques d'un fou à lier ? Antonin Artaud, persuadé dans ses lettres d'être une sorte de dieu qu'on empêche de vivre en l'ensorcelant, ressasse un cri haluciné où se mêlent métaphysique et bassesse du corps blessé, scatologie et mystique, incantations dans une langue imaginaire et pseudo-discours philosophiques. Ce cri, ce vomissement de mots, par sa violence, par son indécence, par sa folie même, ne peut que frapper (au sens physique du terme, car tout, dans Artaud, est physique, corps affirmé, esprit nié) le lecteur qui voit le monde de sens dans lequel il se croit vasciller avec une telle permanence, avec une telle force de parole, qu'il finit par se demander, sachant pourtant qu'Artaud est fou, s'il n'a pas, à quelque part, raison. Vertige. Quel est ce quelque part ? Quelle est cette raison au coeur du délire ? Les mots d'Artaud échappent sans cesse, car sa pensée s'échappe à elle-même, et se confronter à la folie pure (et Dieu sait si Artaud se présente comme un pur au milieu des ignominies) ne peut pas ne pas ébranler le lecteur qui, par hasard ou par nécessité, lit, en guise de négatif et au même moment, la philosophie de Descartes.
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