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Critique de Mioon


Trois ans après le tome 11, le tome 12 nous présente la petite vie de famille de Ayukawa, Tsugumi et Kôki !

Ce début de tome tout en douceur est vraiment adorable. On y suit quelques questions sur l'handiparentalité, même si on peut là encore reprocher au manga d'aller bien vite sur le sujet. Durant un repas, plusieurs handi évoquent la gangrène à cause d'un fauteuil mal adapté, mais c'est à peine abordé que c'est déjà oublié. Comme dans les tome 10 et 11, tout va trop vite, les problèmes sont à peine abordés qu'ils sont déjà balayés. Les soucis financiers sont là encore inexistants : lit sur mesure, changement de fauteuil... l'argent n'est pas un souci. de même qu'en cas de besoin, tout le monde se dévoue pour aider Ayukawa, comme pour l'aider à aller au belvédère. C'est certes mignon mais bien peu représentatif de la réalité.

Au grès du manga, on apprend que Kaede est décédée depuis trois ans, et on découvre que Keigo est beaucoup plus affecté qu'il ne le montre. Et puis pouf, une discussion et c'est reparti. Encore une fois, le rythme est devenu un vrai problème dans les derniers tomes.

On croise également Haruto qui est désormais en couple avec Nanami, une jeune femme qui souffre d'une dégénérescence osseuse. Son histoire est abordée très très rapidement, la question d'une sortie galère au cinéma aussi. Au final, on les découvre à peine qu'ils sont déjà mariés, et j'avoue que ça me gêne un peu. Déjà, pourquoi cette fixette sur le mariage ? Pourquoi tous les couples de ce manga doivent forcément se marier, ils ne peuvent donc pas être heureux sans ça ? de plus, l'aspect financier apparaît une nouvelle fois comme facile : le mariage ça coûte cher mais bon, ils ont envie quand même, donc pas de souci !

S'ensuit ensuite un voyage en France, et là j'ai eu un fou-rire nerveux avant même de commencer le chapitre : un handicapé à Paris, au secours ! Honnêtement, la mangaka a bien fait de terminer en éludant ça, sinon on aurait pas fini !

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Au final, j'ai trouvé les tomes 10-11-12 dispensables, ils vont trop vite et ne servent au final pas à grand chose tant il rush la fin.

Concernant les 9 premiers tomes, j'ai été agréablement surprise. La romance n'est vraiment pas ma tasse de thé, mais le sujet du handicap est franchement bien traitée. On voit que la mangaka a pris la peine de se renseigner, et ça fait plaisir. A une époque où on parle énormément d'inclusion, on oublie un peu vite que les handicapés sont très souvent exclus de tout.

Beaucoup de problèmes sont abordés de manière assez cash (excepté dans les derniers tomes), et je trouve ça bien également d'oser expliquer certaines choses sans prendre de gant. Après tout, nous les handicapés le vivons au quotidien, alors les valides peuvent bien s'accommoder de l'idée que leurs préjugés sont faux.

Dans les commentaires, j'ai vu beaucoup de gens se plaindre d'un manga trop drama. Pour le côté romance, j'avoue que j'ai trouvé ça drama aussi, mais comme déjà dit, ce n'est pas forcément un genre que j'apprécie. Mais pour le handicap, je trouve au contraire que la mangaka n'a vraiment pas tout dit. Elle a essayé de parler de beaucoup de choses, mais elle en a inévitablement oublié beaucoup d'autres. de même que certains aspects (comme le financier ou alors le fait que tout le monde se précipite pour aider) est quand même très idéalisé. Comme déjà dit, en France il y a des milliers d'handicapés qui vivent prisonniers d'un logement inadapté, incapable d'en sortir (je vous laisse imaginer en cas d'incendie...).

En bref, moi qui hésitait à essayer ce manga par crainte des clichés validistes habituels, je suis contente de m'être lancée, parce qu'il est très bien ! J'espère que d'autres livres (manga, BD ou romans) verront le jour tout en présentant un regard lucide et réaliste sur le handicap. Et j'espère aussi que les gens qui l'ont lu réfléchiront et peut-être changeront leur regard sur le handicap.
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