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Critique de Seventh


Ce second tome voit apparaître les premières difficultés du couple, les premiers doutes, les premiers obstacles, et cela très rapidement : On pourra observer une gradation au fil des pages avec, au départ, certaines difficultés évoquées dans le 1er tome (comme la dépendance de la personne handicapée pour certaines activités du quotidien).


C'est là où l'on voit la dimension beaucoup plus large qu'a la relation entre Tsugumi et Ayukawa, outre leurs simples rapports, une relation bien plus développée que dans de nombreux shôjo : On prend en compte le fait que cette dernière touche à plusieurs secteurs, outre l'intimité des deux adultes ; l'implication de la famille, du travail, du monde extérieur, de l'Autre, du ‘'moi''.

Ce qui me permet de rebondir sur ce qui fait à mon sens, l'essence même de ce volume : La notion davantage mise en avant est bel et bien le rapport à l' ‘'Autre'', cela en plusieurs étapes :

Premièrement, on évolue avec l'Autre ; loin de rester seuls dans leur coin, Ayukawa et Tsugumi se mêlent aux autres, que ce soit grâce au sport d'Ayukawa avec d'autres handicapés moteurs, la rencontre de Tsugumi avec Ishibashi, la femme du coach, qui lui apportera du soutien et de bons conseils, les multiples rencontres avec le jeune Haruto et sa petite amie… L'Autre leur permettra de grandir en tant que couple, mais également en tant que personne. Une influence aussi bien sur leur individualité que sur leur relation.

Ensuite, on se préoccupe de l'Autre ; Ayukawa s'intéressera à Tsugumi, aussi bien que Tsugumi s'intéressera à Ayukawa. Leur implication est loin d'être inégale et reste dénuée de toute niaiserie, amplifiant cette impression de maturité pouvant se dégager de part les problématiques soulevées. Chacun s'inquiétera du bonheur de l'autre, de manière différente ; Tsugumi aura tendance à s'impliquer physiquement, en s'occupant d'Ayukawa, tandis qu'Akuyawa sera davantage dans l'implication spirituelle. C'est ainsi que l'on verra se former une sorte de pression, imposée par nos deux protagonistes, pression parfaitement ressentie par le lecteur ; Ayukawa éprouvera toujours la douleur de ne pas pouvoir se servir de ses jambes, avançant avec Tsugumi via des ‘'et si…'', on comprend que l'handicap n'a toujours pas été complètement intégré, malgré le temps passé.
La jeune fille, quant à elle, mettra sa santé en péril en voulant s'occuper sans arrêt de son petit ami, un acharnement à vouloir utiliser son énergie qu'elle paiera tôt ou tard… L'auteure nous montre que la force de l'amour ne fait pas tout, la réalité n'est pas enjolivée : La situation exposée n'est pas une illusion fantasmée montrant un amour simple et facile, au contraire.

Enfin, on interagit avec l'Autre ; la ‘'rencontre'' entre Ayukawa et les parents de Tsugumi mettra en avant une difficulté de l'acceptation de l'handicap, une inquiétude pour la suite de leur couple d'un point de vue extérieur. Puis, on notera la formation d'un carré amoureux ; il permettra aux personnages de prendre un certain recul sur leur situation, et sur eux-mêmes. Les différents échanges qui auront lieu entre les différents actants enclencheront une remise en question des deux côtés du couple, ce qui, ensuite, amplifiera la pression que s'imposait déjà Ayukawa & Tsugumi.
Malgré le caractère prévisible de la chose (le carré amoureux n'étant pas chose rare dans un shôjo), attendons de voir ce qu'il en adviendra par la suite et la manière dont il sera exploité ; le cliché fait, tout du moins dans ce second tome, un très bon départ.

Tout cela permettra le développement des personnages, que ce soit les protagonistes (on en apprend plus sur la rééducation d'Ayukawa par exemple), ou les personnages secondaires, en particulier les fameux actants du carré amoureux.
C'est en cela que ce tome a une dimension bien plus sociale que le 1er, entrant dans le vif et la partie la plus importante à mon sens du sujet. J'attend une suite mettant davantage l'accent sur cette marginalisation des personnes handicapées, un phénomène de société déjà entamé dans les 2 tomes parus.

A propos des graphismes et de l'édition, même remarques que pour le premier tome : On ressent quelques faiblesses sur certaines cases, partageant des dessins très (trop) simplistes ; pas un réel défaut en soit, c'est en forgeant qu'on devient forgeron après tout. L'ensemble reste néanmoins soigné et facile à suivre. Les illustrations de début de chapitres restent toujours aussi agréables à regarder.
Rien à dire à propos de l'édition : de très bonne facture, le livre est souple et facile à prendre en main.

Un second tome confirmant les bonnes impressions éprouvées à la lecture du premier. On soulignera le développement de cette relation au destin mitigé, de manière mature. Les personnages dialoguent et évoluent au fil des pages, mettant en avant la nécessité de discuter afin de comprendre l'Autre. Une seule envie après l'avoir terminé: Se saisir du volume suivant et le dévorer!
Lien : http://seventh.eklablog.com/..
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