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Critique de BaronKitajima


Tout d'abord, je voudrais dire à quel point j'apprécie le travail de la maison d'édition Picquier, qui publie toujours des auteurs gagnant à être connus dans une traduction de qualité supérieure. Encore une fois, j'ai découvert avec le cheminot un excellent auteur, Asada Jirô. ( voilà pour le moment promotion, passons au texte, si vous le voulez bien )

Ces deux nouvelles mettent le personnage principal en crise existentielle par un événement, l'arrêt de la ligne de chemin de fer vieillotte sur laquelle le cheminot a travaillé toute sa vie, la découverte par le personnage de la lettre d'amour de la mort de sa femme, une immigrée chinoise avec qui il a contracté un mariage blanc. Ces bouleversements amènent les personnages à une introspection, le cheminot étant hanté par la vision fantasmée d'une enfant à des âges différents figurant sa fille morte prématurément, mort dont il se sent responsable, ayant fait passer son de voir de cheminot en premier. Dans Love letter, l'homme se prend d'affection pour cette femme qu'il n'a jamais connu, et est de plus en plus dévasté par un sentiment de culpabilité envers cette prostituée morte dans l'indifférence générale.

Vous me direz que ces thèmes sont répandus. Il est vrai, mais ce qui l'est moins est de les traiter avec un ton pathétique mais sobre. Pas de grandes effusions , comme souvent dans la littérature japonaise les personnages évoluent par touches constantes, presque insensiblement. C'est ce dépouillement qui donne cette force au récit. Cela ne veut pas dire que le récit est austère, point du tout, je ne veux pas vous faire fuir ! C'est seulement une littérature intelligente, sans esbroufe.

Je me permet un avis plus personnel, j'ai préféré le récit Love letter, parce que je trouve qu'il y a une dimension supplémentaire. le personnage principal semble se rendre compte que par indifférence, appât du gain, il a accepté de se marier avec une femme, jouant le rôle de maillon dans la chaîne qui exploite ces prostituées chinoises clandestines. C'est un beau récit qui nous exhorte à lutter contre l'indifférence, et la fin est une belle porte vers un peu d'espoir ....
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