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Critique de Lunartic


Jingle bells, jingle bells, jingle all the way... Last Christmas, I gave you my heart/But the very next day, you gave it away/This year, to save me from tears, I'll give it to someone special... Quoi ? Ce ne sont pas des mélodies à fredonner à cette période de l'année ? Ce sont pourtant des tubes de l'été, non ? Il me semblerait que je me sois emmêlée les pinceaux car j'ai lu un roman de Noël sous un cagnard de mois de juillet. Et je n'ai pas eu la ponctualité du papa Noël pour poster ma chronique visiblement... Je suis tout bonnement incorrigible. Bref, je me suis plongée dans une histoire qui donne juste envie de décorer son sapin, de boire des chocolats chauds (avec un sucre d'orge pour faire office de touillette s'il vous plaît) et de prendre une photo aux côtés de Santa Claus, alors que, pendant ce temps, j'étais en train de bronzer sur ma chaise longue et de littéralement me liquéfier comme Olaf au soleil. Si, si. Et en plus, ce roman est écrit de façon à ce que vous lisiez un chapitre par jour avant le jour fatidique du 25, comme vous ouvririez les cases d'un calendrier de l'Avent. Or, j'ai mangé tous les chocolats d'un coup. Que voulez-vous, on ne me changera pas à ce stade... Mais je vous rassure, je n'en ai pas fait d'indigestion. Avec cette chaleur qui plus est (merci les 40° ambiants), ça aurait été un véritable enfer... Mais au contraire, je me suis régalée. Un vrai petit délice.

Déjà, il faut savoir une chose : ce genre d'histoires avec moi, ça passe ou ça casse. Autant je trouve que la période des fêtes de Noël est celle qui regorge le plus de magie sur l'ensemble de l'année, autant la mièvrerie des téléfilms que l'on passe à la télévision à ce moment-là m'agace prodigieusement. A dire vrai, ce n'est pas tant tout cet étalage de bons sentiments qui m'ennuie mais plutôt le manque criant d'originalité de ce type de programmes. Je suis bien consciente que ce n'est pas de l'inventivité qu'on leur demande mais un dégoulinement d'amour à vous en faire fondre votre coeur comme du beurre, il n'empêche qu'à chaque fois ça me fait lever les yeux au ciel. Or, je peux vous assurer qu'au niveau créativité, imaginatif, What Light ne nous déçoit pas : l'auteur décide de nous embarquer dans le quotidien d'une famille qui fait pousser des sapins une bonne partie de l'année dans leur ferme se situant dans la région montagnarde qu'est l'Oregon et qui les vendent lors de la période d'avant-fêtes sous le soleil de la Californie. Ce pitch m'a instantanément séduite et j'ai eu très vite l'impression de prendre part moi aussi à cette entreprise familiale qui prend très à coeur le bien-être de leurs sapins et le bonheur de leurs acheteurs.

Et s'il y en a bien une qui prend le commerce des sapins très au sérieux, c'est Sierra. J'ai beaucoup apprécié cette héroïne qui ne se lasse jamais de son Noël sans neige en Californie car elle sait qu'elle va rendre heureux tout plein de foyers avec ses conifères qu'elle fait pousser avec amour, comme si chaque sapin de la plantation était unique. C'est ce que j'aime le plus chez elle : son immense générosité, son besoin de faire plaisir et sa capacité à rassembler les gens. Sierra, c'est tout simplement la magie de Noël incarnée : elle a un grand coeur, elle est tolérante, extrêmement compréhensive et elle ne se permettrait jamais de juger quelqu'un avant d'avoir écouté ce que cette personne a à dire. Elle est toujours là pour aider les autres, elle est courageuse et elle possède un humour imparable. Vous voyez le topo-: Sierra, c'est la fille de vos rêves. Bon, elle a bien quelques défauts qui vous font lever les yeux au ciel et vous donnent une sérieuse envie de facepalm : elle est très (trop ?) curieuse (mais c'est pour la bonne cause), elle se mêle carrément de ce qui ne la regarde pas (idem) et elle peut être aussi parfois un peu hautaine et rabat-joie, ce qui contraste singulièrement avec la description que je viens de vous faire d'elle à l'instant. Cependant, on ne peut rien lui refuser, elle sait conquérir les coeurs, assurément.

Et ce n'est pas Caleb qui pourra vous dire le contraire ! Pour sa part, ce garçon est lui aussi irrésistible. La jolie paire qu'on a là ! Ce jeune homme a immédiatement rejoint mon harem, alors déjà bien fourni, de book boyfriends et y a même fait une entrée fracassante, bravo mon grand ! En même temps, comment ne pas craquer face à ce garçon si gentil, attentionné, qui fait toujours passer les sentiments et le bien être des autres avant les siens et au sourire véritablement magnétique et aveuglant ? Difficile de ne pas succomber dans de telles conditions. Plus sérieusement, on a juste envie de le délester du fardeau si pesant qu'il porte depuis beaucoup trop longtemps à mon goût sur ses épaules et de le serrer dans nos bras jusqu'à l'en étouffer comme pour lui faire passer corporellement le message "Ça va aller".

En effet, si What Light est beaucoup moins sombre que le premier roman de Jay Asher qu'on ne présente même plus, Treize Raisons - d'ailleurs le titre de What Light est plus qu'équivoque - cela ne signifie pas que What Light manque de profondeur, bien au contraire. L'auteur y aborde le thème des rumeurs colportées qui peuvent détruire une réputation et, dans le même coup, une vie entière, avec toujours autant de justesse. Dans le cas de Caleb, on comprend qu'une erreur qu'on a faite et que l'on assume, qu'on essaye à tout prix, de toute notre volonté, de dépasser, peut continuer malgré tout à nous coller à la peau et à nous définir auprès des gens, qui se permettent alors de façon éhontée de nous juger et de nous exclure. Je ne retire en rien à l'erreur de Caleb sa gravité mais ce dernier a su se rendre compte immédiatement qu'il pouvait aller trop loin s'il continuait sur cette voie. Il a embrassé sa culpabilité et en porte le lourd poids depuis déjà bien trop longtemps à mes yeux (je me répète mais je tenais à le souligner), il a reconnu la faiblesse émotionnelle dont il a fait preuve à ce moment précis de sa toute jeune vie encore et maintenant, il faut tout pour prendre soin de son entourage et pour changer la face de ce monde bien trop cruel à sa façon. Enfin, le seul pardon qui importe vraiment lui a été accordé. Au lieu de lui jeter la première pierre, essayez de votre mieux de le comprendre et de l'aimer. Je pense que Caleb a beaucoup de choses à nous apprendre, à commencer par s'écouter les uns les autres et ne pas se juger sans connaître autrui. Sierra va lui apporter l'oreille attentive et le soutien physique et moral, démonstratif, pour qu'il puisse enfin se dire pardon à lui-même et reconnaître ses qualités. A son contact, Sierra va aussi s'avouer que, oui, ses actes aussi importent et qu'elle est capable de faire de grandes choses à son échelle. de voir ces deux personnages reprendre confiance en eux et se rendre compte que oui, leur vie vaut quelque chose, m'a profondément émue.

Pour conclure, si vous n'aimez pas la mièvrerie assommante des traditionnels téléfilms de Noël ou les histoires lisses où tout va bien dans le meilleur des mondes sans nous parler un seul instant de la noirceur de certains moments de notre vie, sans pointer du doigt ce qui ne va pas, je peux vous assurer que les sapins de Sierra et donc que ce livre ne sont pas faits de ce bois-là. What a light !, certes, mais cette lumière éclatante et inspirante est teintée d'obscurité et sait se montrer franche et faire justement la lumière sur ce qu'on ne voudrait pas regarder en face. Voici un roman qui se déguste à toute saison, qui nous redonne un véritable élan de courage et qui nous en apprend beaucoup sur nous-même et sur les autres, sur notre importance en ce bas-monde. A chaque recoin sombre de notre vie se cache une lumière qu'il faut laisser briller. Nous sommes tous constitués de magie, de poussière d'étoile et nous sommes tous capable d'en produire. Merci à Jay Asher de me l'avoir rappelé et de m'avoir permis de m'émerveiller, encore et toujours !
Lien : https://lunartic.skyrock.com..
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