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Critique de Kalgan


« Fondation », « Fondation et Empire » et « Seconde Fondation » constituent la trilogie originelle du Cycle de Fondation, le chef-d'oeuvre d'Asimov, une des saga figurant parmi les meilleures séries de science-fiction jamais imaginées. le cycle fut même récompensé par le prix Hugo de la « meilleure série de science-fiction de tous les temps » attribué pour la seule et unique fois en 1966.

Au treizième millénaire l'éminent savant Hari Seldon invente la psychohistoire, une science nouvelle permettant de prédire l'avenir. Grâce à elle, il prévoit l'effondrement imminent de l'Empire qui règne sur la Galaxie, suivi d'une ère de ténèbres de trente mille ans. Réduire cette période à mille ans est peut-être possible, à condition de mener à terme son projet : la Fondation, chargée de rassembler toutes les connaissances humaines.

Ces trois premiers tomes marquent le commencement d'une grande aventure retraçant le futur de l'homme et dont l'histoire sera développée et étendue (avant et après Fondation) dans de nombreuses autres oeuvres: Cycle de l'Empire, Cycle des Robots et innombrables autres nouvelles.
Ces trois premiers recueils sont les textes fondateurs de tout un univers de science-fiction et se démarquent par leur créativité, leur modernité, et un style unique et des enjeux dépassant le cadre de la littérature. Asimov frappe par la crédibilité de ses prédictions, dont la pertinence, près de 70 ans après leur écriture, témoigne du génie de l'auteur.

Le découpage en nouvelles du cycle est une particularité qui lui est propre: les sauts temporels entre chaque partie ne semblent pas laisser au lecteur le temps de s'attacher aux personnages et à l'intrigue. Cependant ces nouvelles s'inscrivent dans une continuité cohérente et se font écho l'une à l'autre, permettant à Asimov d'étayer Fondation sans forcer son écriture. L'envergure de cette oeuvre est immense, autant par sa longueur que son génie.

Asimov prouve qu'il est passé maître dans l'art de la nouvelle longue, la forme de ses débuts, et c'est en elle que transparait tout son talent. Elle oblige à des récits plus restreints, mais plus concis, mieux travaillés, de meilleure qualité. On y découvre une écriture agréable et descriptive. le récit est ponctué de dialogues assez nombreux, et se construit autour de personnages séduisants, au caractère crédible et sincère. le rythme effréné du récit est captivant, et cela grâce à la grande part de suspens et de tension, aux rebondissements et aux péripéties, toujours avec peu d'action (au sens de batailles, combats), privilégiant les dialogues décisifs de l'histoire, autour desquels se jouent les tournants du récit, rapprochant paradoxalement le lecteur de l'action, près des causes mais loin des conséquences. Toujours conclut par des chutes frappantes, caractéristiques des récits d'Asimov. Les décors sont eux saisissant de beauté et la richesse des environnements transporte véritablement le lecteur. Asimov peint un tableau magnifique de son Empire trantorien.

Il cherche une narration plus axée sur une description objective des évènements que sur l'émotion et la poésie qui peuvent ressortir d'une scène. Mais c'est justement la sincérité de la narration qui procure de l'émotion, sans qu'Asimov est besoin de l'expliciter par excès de romantisme. Cette crédibilité de l'histoire et la profonde sincérité des relations entre les personnages arrivent à toucher et émouvoir le lecteur. Ce futur semble tellement probable qu'ont le conçoit comme réalité et c'est ainsi qu'Asimov réussit à nous attacher au récit.

Scientifique de formation (il est docteur en bio-chimie), les récits d'Asimov laissent transparaître la rigueur du scientifique, que ce soit sur le fond ou l'écriture; la crédibilité et la cohérence du récit procurant cette sensation « agréable » à la lecture. le Cycle de Fondation est autant un moyen de prouver le talent du littéraire que celui du scientifique notamment avec l'invention de la psycho-histoire, science géniale, créée de toute pièce pour les besoins du récit.

Mais la réussite du cycle vient d'un tout, du lien qu'Asimov cherche à établir entre ses oeuvres. La forme et le fond se rejoignent sur leur génie, et la vraie force du récit est de réussir à réunir la rigueur scientifique, sublimée par la créativité et l'inventivité de l'écrivain. Asimov créé quasiment un genre, un style, une nouvelle façon d'écrire. Tout ces éléments permettent d'inconsciemment captiver le lecteur, de véritablement le passionner. Il réussit, même après plusieurs tomes, à conserver l'intérêt du lecteur. Asimov a une totale maîtrise sur son récit et sait guider le lecteur vers une apothéose littéraire. L'aspect inexplicable et indicible qui ressort de ses oeuvres en général, empêche de les considérer autrement que comme un tout, plutôt que comme la somme de plusieurs qualités.
« Le tout est plus grand que la somme de ses parties » (Asimov, Cycle de Fondation).
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