AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Diomedeine


Drôle de construction que ce troisieme tome dont la premiere partie termine le second tome et où la seconde partie recommence une autre histoire.
Bon, c'était déjà comme cela dans le second tome : deux parties qui racontent des histoires totalement différentes.

La première partie du 3e tome raconte la fin du règne du Mulet aux super pouvoirs... Epique ! Des rebondissements dans les rebondissements. En moins d'une seconde - une demi-seconde peut-être : il gagne, puis il perd, puis il gagne. Et une seconde plus tard : il ... (à vous de voir). Ouch !
Asimov nous montre tout cela au ralenti - car cela se passe par échange d'émotions à la vitesse des flux électriques. Je crois bien qu'il faut comprendre qu'à ce niveau les émotions disent les choses.

Et puis il y a la description d'une machine permettant de s'orienter dans l'espace, le galactroscope : comme l'apparence du ciel et donc la disposition des étoiles, changent constamment, il s'agit de faire coincider ce que vous voyez derriere votre pare brise et le plan de l'espace de votre galactroscope, jusqu'à ce que vous en êtes à ne plus voir que le plan où vous n'etes jamais désorienté, qui, évidemment est aussi noir et brillant que l'espace lui-mème... Belle idée de machine. Pas tout à fait le gps, mais pas mal. Il y a d'autres trouvailles d'anticipation technologique, comme le fait de naviguer dans un texte projeté, par la pensée : le texte  se cale à l'endroit où vous voulez.

Bon, la victoire contre le Mulet a nécessité effectivement l'intervention de la seconde fondation. C'était bien l'intuition du plus grand savant de la première, juste avant qu'il ne meure : une seconde fondation devait exister à qui l'on devait pouvoir demander de l'aide. Mais... argh... ouf ! il fut moins une que le Mulet n'apprisse où se trouvait la seconde Fondation...

En seconde partie... Enfin ! Enfin la science de toute les sciences, la psycho-histoire, est là ! Elle n'a jamais cessé d'être là, en fait. Mais... sur la seconde Fondation. Pour maîtriser cette science, pas de miracle : apprentissage, discipline, entrainement sans relâche. On le sait depuis le début : on n'a jamais  affaire qu'à de "simple" hommes, pas à des surhommes. Mais finalement, là où ils ont été exilés selon le plan de Seldon (impossible de vous dire où !), ils sont... le cerveau de la galaxie ! Capables, par leur science psychique, des mêmes pouvoirs que ceux du Mulet, sans les défaut du Mulet, (qui n'a pu se reproduire), et, donc, de la même maîtrise de la psycho-histoire que Seldon - avec mission de réajuster le "tir" après l'intervention imprévue du Mulet !
... Epique...

Personnellement, je suis délivrée de ma frustration du premier tome - merci M. Asimov ! : la psycho-histoire a bien été transmise et les humains continuent de tenter de maîtriser scientifiquement leur destinée... Mais toujours "par en haut", par la manipulation :-(.

Est-ce dû au contexte de guerre froide, cette fois, dans lequel Asimov rédige ce 3è tome (1953) ? :  les espions et contre-espions sont partout et les protagonistes, découvrant ou soupçonnant leur existence, sont tous atteints de paranoïa aiguë. Evidemment, le lecteur lui-même ne sait plus qui est abusé par qui...
J'ai trouvé cela un peu pesant. Il est vrai qu'ont existé dans l'histoire du 20è siècle des hommes, poursuivis par des polices politiques rivales, paranoïaques à juste titre - simplement conscients d'un danger réel, en fait...

Enfin, dernière chose qui m'a agréablement marquée : l'arrivée dans cette épopée d'une jeune héroïne haute en couleur, aventurière, pleine de finesse et de caractère - une enfant. Une Greta Thornberg à l'assaut du stupide, lâche et si prévisible monde des adultes. le chapitre où elle est inroduite est d'une drôlerie ! Là encore s'ajoute aux qualités du texte le talent du donneur de voix (Stéphane Ronchewski, version audio).

Bref : de préférence, avoir lu les deux tomes précédents car ce dernier vient coiffer l'ensemble comme viendrait le faire, après analyse, une démonstration mathématique : CQFD.

Neurones bien stimulés (gare aux noeuds !). De nouveau, un régal.
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}