Avec « le poème court japonais d'aujourd'hui »,
Corinne Atlan et
Zéno Bianu nous présentent une sélection de
haïkus écrits par des auteurs japonais et dont il ont assuré la traduction.
Ecrits de 1945 à nos jours, les
haïkus sélectionnés évoquent les traumatismes de la guerre et la période de l'après-guerre.
Pour un novice, l'ambiance sombre qui règne dans cette anthologie est assez inhabituelle.
Dans un coin de mon ventre
il y a le ciel
de Pearl Harbour
Takahashi Shizumi.
Pour le soldat blessé
le ciel est tellement froid
au-dessus des grands cèdres !
Yokoyama Hakkô.
Les
haïkus font également souvent référence à la culture japonaise.
Heureusement, des annotations en fin de livre livrent des informations complémentaires sur les évènements politiques ou personnels qui permettent une meilleure compréhension.
Le recueil regroupe les
haïkus par saisons : printemps, été, automne, hiver.
Une cinquième partie est consacrée aux
haïkus hors-saison, c'est-à-dire les
haïkus dépourvus du traditionnel « kigo », mot de saison qui caractérise le
haïku traditionnel.
J'ai pour ma part été plus sensible au chapitre consacré à l'hiver qui comporte des
haïkus plus légers et dont j'ai apprécié la poésie.
Au bout de sa langue
il cache des paysages –
l'étranger
Horimoto Gin.
J'ai fermé les yeux –
derrière mes paupières aussi
les montagnes endormies
Kinoshita Yûji
Je n'ai certainement pas pris assez de temps pour laisser infuser chaque poème afin d'en apprécier toute la poésie, comme l'exige la lecture de ces poèmes courts. Mais l'avantage de ce genre de recueil est qu'on peut y revenir plus tard et relire les
haïkus au rythme souhaité.