AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lecassin


J'ai déjà eu l'occasion de dire ici tout le bien que je pense de la partie romanesque de l'oeuvre de Jacques Attali.
« Bienheureux soit le monde » ne ternira pas cette image.
Malgré tout, on a l'impression ici d'un Attali hémiplégique : une situation du monde où le réchauffement climatique est bien établi, soit, la droite extrême au pouvoir avec Trump aux Etats-Unis et le Pen en France, soit ; les addictions à la drogue, aux jeux vidéo, au sucre (*) soit encore…
Quid de l'insécurité grandissante, de « la laïcité branlante », des prises de position plus que douteuses de certains à la gauche de la gauche ?

Un jeu vidéo pourra-t-il venir à bout de cette situation désastreuse ?

Certes un roman, puisque c'en est un, n'a pas vocation à l'objectivité. Mais quand il est signé Attali, et qu'on suit l'auteur depuis plus de quarante ans, on ne peut s'empêcher de penser que par les temps qui courent, il met tout son poids dans la balance politique ; lui qui présenta en son temps Hollande et Royal à Mitterrand et, il n'y a pas si longtemps, Macron à Hollande… Même s'il en dit pis que pendre ici…

Mais revenons à l'essentiel : « Bienheureux soit le monde » vous prend et ne vous lâche pas. le style d'une efficacité redoutable d'Attali n'y est pas pour rien : vif, précis, documenté… Malgré quelques boursoufflures à la mode : « On n'entend pas encore les cris, les pleurs, les plaintes des prisonnières et des prisonniers… », « Nous étions convaincus que nous serions un jour aussi amoureux ou amoureuses que Madame Bovary, aussi aimés ou aimées que la Princesse de Clèves... » (**)
On assiste à la création d'un jeu vidéo destiné à traiter les dysfonctionnements d'une société décadente, la nôtre. Il y a les « sombres », ceux qui tirent les ficelles dans l'ombre des cabinets ministériels, les « illusionnistes », ceux qu'on élit et qui ne doutent pas qu'ils gouvernent, et puis les autres, nous autres, les « vivants ». A moins que…

Dans une ex prison nazie contrôlée par l'OTAN, en Allemagne, les « sombres » détiennent depuis trois ans Elmer Ehud, à moins que ce ne soit Georg Elyes, ou les deux. Les « vivants » se sont mis en tête de le faire libérer à la faveur d'une cyber-attaque, au nez et à la barbe des « illusionnistes ».

Une dystopie très réussie dans la mesure où, tout au long du roman, une question se fait de plus en plus prégnante : qui sont les personnages ? Des « vivants », codés dans un jeu vidéo, des vivants, nous ? Ou les deux à la fois ?
Personnellement, je n'en sais rien : « Finalement, c'est là toute la littérature : faire croire en la réalité de l'imaginaire, même et surtout s'il vous entraîne sur des chemins totalement illogiques ; parce que l'illogisme est la marque du rêve et la forme absolue de la liberté ». Mais comme le dirait Nastasia-B ─ ou à peu près ─ tout ce qui précède n'est que mon humble avis…

(*) Cité à de nombreuses reprises, le sucre. Attali diabétique ?
(**) A quand un roman en écriture inclusive, monsieur Attali ?
Commenter  J’apprécie          301



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}