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Critique de KrisPy


KrisPy
01 septembre 2015
Troisième et dernier opus de la série - commencée avec «Le Dernier Homme» puis suivi de «Le Temps du Déluge»- MaddAddam continue de nous faire partager la vision apocalyptique de Margaret Atwood quant au devenir de notre planète…
On pourrait discuter longtemps sur la valeur du travail d’écrivain de Margaret Atwood à être une dystopie ou une œuvre d’anticipation sociale… Pour ma part, j’opte pour la seconde. Car il est entendu que dès le départ de ce 3ème opus, le monde de Maddaddam sera le nôtre dans quelques décennies… on y fait ouvertement allusion à notre siècle. (voir citations)
D’ailleurs, à la toute fin de son livre, Margaret Atwood nous confie :
« Bien que MaddAddam soit une œuvre de fiction, le roman n’inclut aucune technologie ou bioforme qui n’existe pas déjà, ou qui ne soit pas en construction, ou qui ne soit pas possible en théorie. »
On y retrouve donc les personnages laissés à la fin du Dernier Homme et du Temps du déluge : Jimmy-Snowman, à moitié mort, délirant de fièvre, veillé par les Crakers, ces humaines créatures génétiquement modifiées pour être «parfaites» ; Toby, qui a retrouvé Ren, et qui, ensembles, ont fini par retrouver Amanda, torturée par les « Painballers », ces prisonniers évadés ultra-violents. Après leur capture et la libération d’Amanda, Toby découvre Jimmy qui sombre dans l’inconscience en la prenant pour Oryx. Plus tard dans la soirée, Les Crakers, dans leur inconsciente naïveté, libèrent les painballers…
Le groupe d’éclopés, accompagnés par une procession de Crakers chantants, retrouve l’abri habité par des rescapés que Toby connait bien… Il s’agit des ingénieurs dissidents des Jardiniers de Dieu, ceux qui avaient rejoint Zeb avant «le déluge », ceux avec qui Toby communiquait sur la plateforme internet, ceux qui lui servait de lien avec l’extérieur et les compounds. D’ailleurs, ils ont joué un grand rôle au côté de Crake, pour la création des Crakers. Mais sans connaitre le produit fini. Là, ils découvrent ce pour quoi ils ont travaillé sans relâche au sein du BioCorps que dirigeait Crake, les fameux Crakers, ces créatures dénuées de toute animosité, un peu bêtes, car tel des nouveaux nés.
Relisant ce que je viens d’écrire, je souris : si quelqu’un qui n’a pas lu au moins un des 2 précédents tomes, lit ce résumé, il y a de fortes chances pour qu’on me croit atteinte de démence ou sous l’emprise d’un produit psychotrope puissant…
Hum… c’est un peu ça… Car il faut avoir déjà goûté au charme de l’étrange monde de Margaret Atwood pour pouvoir espérer comprendre ce dernier volet. Et s’il vous prenait l’envie de commencer par Maddaddam, je ne saurais que trop vous conseiller de commencer par le début : Le dernier homme. Vous verrez, ça ira mieux…
Sinon, de quoi parle ce dernier tome ? Et bien des retrouvailles des survivants déjà rencontrés dans les précédents tomes – Toby, Ren, Amanda, Zeb, Jimmy – puis, comme dans les précédents tomes, on fera des allers-retours dans le passé avec des flashbacks axés sur Zeb essentiellement, et son frère Adam, le fondateur des Jardiniers de Dieu et de Maddaddam, ce site qui permettait aux dissidents de communiquer hors surveillance sur la toile. On va savoir d’où ils viennent, quel a été leur vie et ce qui les a amené à être ce qu’ils étaient.
On va aussi suivre le quotidien particulier de ces femmes et hommes rescapés du «Déluge» , et de leur relation avec les fameux Crakers chantants au sexe bleu…On va les voir essayer de trouver leurs marques dans ce chaos, tenter de survivre au jour le jour, lutter contre les animaux transgéniques et les painballers (ces ex-taulards tordus échappés des zones «painball», ces nouvelles arènes modernes où les pires rebuts de l’humanité venaient s’affronter à mort. Les plus violents et vicieux pouvaient espérer en réchapper et être libérer…), et tenter de reconstruire la vie sur de nouvelles bases, avec de nouvelles règles du jeu… On assistera à la naissance d’une nouvelle humanité, et avec elle, des alliances inattendues verront également le jour.
Encore une fois, Atwood nous emmène loin, loin dans l’anticipation de ce que pourrait devenir notre monde. Il y est d’ailleurs fait souvent allusion avec humour, bien noir s’il vous plait... Et dans tout ce chaos visionnaire, surnage toujours, l’amour de la nature et de la véritable humanité.
Comme l'a si bien expliqué un babeliote précédemment dans une excellente critique, M. Atwood est très impliquée dans la préservation de la nature, et dans celle des arbres, qui fournissent gracieusement le papier pour imprimer des livres... Cette femme n'est pas seulement un écrivain visionnaire de génie, mais aussi un coeur pur dans une belle âme. Mais ça ne l'empêche pas d'être aussi une bonne buziness woman, car sa trilogie va être adaptée à la tv par la chaine HBO, avec Darren Aronofski à la réalisation... Je l'attends avec impatience, pour comparer...

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