AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jmb33320


« Concernant les cheveux, le compromis qu'il a fini par accepter consiste en une bande blanche sur le côté gauche – « du punk gériatrique », a-t-il marmonné dans sa barbe – avec, récemment, l'ajout d'une plaque écarlate tout à fait saisissante. le résultat global évoque une mouffette terrifiée figée dans la lumière des phares après une rencontre avec une bouteille de ketchup. Il croise les doigts en pensant à cette tache rouge sang : il espère qu'on ne va pas l'accuser de maltraitance sur une vieille dame. »

Du punk gériatrique : voilà qui caractérise précisément la plupart des nouvelles de ce recueil bien déjantées, noires mais malgré tout comiques. Elles mettent en scène des vieilles dames indignes et des vieux messieurs menteurs.
Un seul de ces contes « Lusus naturae », est d'écriture très classique, avec un sujet digne des plus grandes nouvelles fantastiques.

Les trois premières « Alphinland », « Revenante » et « La Dame en noir » se répondent entres elles, et ont donc des personnages communs, à savoir une auteure d'un univers de fantasy, son petit ami poète et une de ses autres conquêtes. Tous ont eu vingt ans autour de 1960 et ont donc environ 80 ans. Les ressentiments ne se sont pas atténués avec l'âge !
Je pensais que toutes les nouvelles allaient suivre le même chemin, créant donc une sorte de roman par accumulation.

Mais non. « Lusus naturae » interrompt cette trilogie, et les autres contes n'auront pas de rapports entre eux. Ce qui ne veut pas dire qu'ils sont moins intéressants, loin de là. Mes préférés sont « La Main morte t'aime » une sorte d'hommage aux films d'horreurs de série B des années 60, « Matelas de pierre » à cause de son héroïne capable de tout pour se venger d'un viol subi dans sa jeunesse à l'occasion d'une croisière dans le grand nord arctique.
Le point commun de ces contes, outre le grand âge de ses personnages et leur décrépitude physique, c'est une fin souvent abrupte et une méchanceté assumée.
Encore une autre facette du grand talent de Margaret Atwood, dont l'oeuvre ne comporte pas beaucoup de redites, avec sa prédilection pour des sujets et des écritures bien différenciées.
Commenter  J’apprécie          150



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}