AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de pchion


Une bonne synthèse sur l'utilisation de l'azote en agriculture, écrite par l'un des premiers promoteur de l'agriculture biologique en France. Pour moi c'est aussi un vieux souvenir ! Celui de l'époque (années 70) où j'ai commencé à m'intéresser à l'écologie et au jardinage. Claude Aubert faisait alors parti de mes maîtres à penser avec Pierre Fournier et quelques autres. Je ne faisais pas un pas sans consulter « le jardinage biologique » ou sans me référer à « l'agriculture biologique » deux ouvrages phares dans le domaine à cette période. Il avait pressenti bien avant qu'elles se réalisent les catastrophes telles la tremblante du mouton, la vache folle, et les risques encourues par l'humanité avec le développement de pandémies liées à la destruction des milieux naturels. Claude Aubert n'a connu aucun répit dans son combat contre l'industrialisation de l'agriculture et il est l'auteur de nombreux autres titres sur le sujet, couvrant un large registre, de l'écologie aux bienfaits d'une alimentation saine. Dans ce dernier domaine, je ne l'ai pas suivi sur tous les points, n'étant, par exemple, pas devenu végétarien, mais approuvant largement l'idée de réduire la part des protéines animales.
Cette dernière idée revient en force dans son dernier livre. Son propos est peut-être plus modéré, plus équilibré que dans ses premiers écrits. Il reconnaît par exemple l'importance du rôle qu'ont joué les engrais chimiques dans les années de boom de natalité qui ont suivi la deuxième guerre mondiale. La croissance de la population, l'augmentation des besoins, la focalisation des recherches…, les engrais chimiques ont paru être la solution miracle, d'autant que l'on ne voyait que le côté doré de la médaille. Mais, très vite, les chercheurs les plus lucides se sont aperçus que la révolution verte tant vantée dans les médias, était aussi à l'origine de nombreux problèmes. Les rendements augmentaient, mais la fertilité des sols diminuait à vue d'oeil. le volume de pollution était aussi croissant, que les responsables soient les nitrates dans les nappes d'eau, les rivières, l'océan, ou les microparticules générées par la diffusion massive d'amoniac dans l'air. Les problèmes se sont multipliés : outre la pollution, le fait que le coût des engrais (une fabrication vorace en énergies fossiles) augmentait, mais la dose qu'il fallait apporter aux cultures aussi. Il est encore temps de trouver et de mettre en place des solutions, d'autant que beaucoup existent déjà. Mais le temps presse, et ce ne sont pas les choix actuels des gouvernements qui vont permettre de réduire les risques. Au fil des pages, Claude Aubert détaille certaines de ces initiatives parmi les plus catastrophiques comme le développement des agrocarburants ou la surconsommation de protéines animales…
C'est un ouvrage facile à lire, bien structuré, même si le sujet traité est parfois aride. Je ne saurais qu'en recommander la lecture à celles et ceux qui s'intéressent aux questions agricoles. Bravo « Terre vivante » et bon vent, Claude Aubert, ne nous laissez pas tomber. Chaque jour qui passe votre combat est de plus en plus en phase avec une actualité cataclysmique.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}