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Critique de anynanome


Lorsque mon futur rédacteur en chef m'a demandé de faire un article sur Ecce Homo d'Ingrid Aubry, j'ai cru qu'il voulait me provoquer. Je déteste la science-fiction car souvent je n'y comprends rien et je n'aime pas ces univers abscons et les personnages sans charisme qui vont avec. Lorsque je lui ai dit gentiment que j'étais chroniqueuse littéraire et pas ingénieure, il m'a dit qu'une bonne journaliste devait être capable de parler de tout et que si je voulais cette place au sein de son journal, je devais le prouver.

J'étais toutefois intriguée. Une couverture N-Y 2020 et un titre latin pour un roman d'anticipation d'une auteure inconnue qui a réussi à pondre plus de 600 pages en auto-édition pour un premier roman... Cherchez l'erreur...

Après un premier chapitre qui donne le ton (violence, conspiration), on rencontre vite les principaux protagonistes en train de tisser le piège dont on se demande comment ils pourront se sortir. L'intrigue patiemment construite se déroule dans un monde plutôt positif, un futur sans réchauffement climatique, sans virus, sans terrorisme... L'univers d'Ecce Homo est finalement agréable... a priori. Toutefois, on se questionne sur le futur que l'on veut vraiment. A force de ne plus faire d'efforts, l'homme en vient à perdre la liberté...

Malgré tous mes préjugés, j'ai adoré ce roman ! L'univers, l'atmosphère, l'intrigue bien sûr, les sujets de réflexion (amenés mine de rien), la plume fluide, directe et agréable d'Ingrid mais aussi ses fréquentes touches d'humour et certaines références (cinématographiques entre-autres). Enfin, même si ça reste une histoire dans le futur, la technologie n'est pas envahissante, elle est juste présente pour servir le récit et pas l'inverse.

Par contre j'ai été déroutée par certains personnages. Je m'étais fortement attachée à Alice dans sa jeunesse mais j'ai moins aimé son évolution. Contrairement aux blockbusters traditionnels, l'héroïne perd son capital sympathie au fil de l'histoire (du moins à mes yeux). Mais c'est probablement ce que l'auteure a voulu nous montrer : l'évolution vers une société tout confort ne bonifie pas nécessairement l'être humain, si sympathique soit-il... La mère d'Alice, plus traditionnaliste a d'ailleurs évolué autrement (là je suis passée de la détestation à l'adoration du personnage).

Ecce Homo est donc une bonne histoire menée de manière moins conventionnelle. Les héros ne vont pas tous sortir grandis de leurs aventures (arrivée à la dernière page, je me suis demandée qui étaient finalement les « héros »), les intrigues sentimentales sont « particulières », le ton est théâtral, grave et humoristique à la fois. J'en viens alors à me poser des questions sur le classement de ce roman en science-fiction. Même s'il se déroule en 2050, je l'estime très actuel dans ses réflexions. Il mérite mieux que d'être catalogué dans un genre qui limite son lectorat. D'autant plus qu'il risque de décevoir les amateurs de dystopies, de mondes apocalyptiques voire d'histoires plus formatées.

PS. Par loyauté envers mon futur employeur (et pour éviter les ennuis avant d'être embauchée), je ne publierai pas de Service Presse sur mon blog. Cette critique que je diffuse sur les sites spécialisés est différente de celle qui sera imprimée dans le journal où j'officierai bientôt (du moins je l'espère). Enfin, j'ai rédigé ce petit texte sous un pseudo à usage unique non relié à mon compte habituel.
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