Mosaïque de portraits de femmes au travail entre 1934 et 1941, toutes nommées Haas, sans liens de parenté sauf deux, toutes parisiennes sauf une. Chaque portrait est à la fois le récit d'un moment de vie et l'occasion d'une "méthode" narrative, sans que cela vire au système.
Léopoldine l'ouvrière est verbe d'action, Victorine se dessine par son récit à la 1ere personne croisé avec les notes en bas de page, Valentine par l'enquête d'une journaliste, d'autres par une quête au travers d'archives ou de traces administratives. Rien d'austère, mais au contraire des vies, des voix, du vivant et la menace de l'Histoire qui s'insinue au fil des années.
Il y est aussi question de solidarités féminines, d'amitiés, d'observations et d'écoute. J'avais découvert le livre grâce aux merveilleuses lectures de confinement par
Lou Doillon, mais il faut le lire dans son intégralité pour découvrir l'originalité et la délicatesse du projet.
Commenter  J’apprécie         20