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Critique de anniefrance


Très original petit livre, sorte de conte philosophique. Un homme déjà vieux, gardien de phare, raconte au petit-fils de celui qui l'a précédé dans cette fonction Thomas, décédé, l'histoire de l'île et de ses habitants.
"Merci à toi qui tiens ce livre entre les mains". Sympa, non?
Le vieux commence: Imagine une île avec des chats. Puis ils ont disparu, les gens ne s'en sont aperçus que peu à peu.
L'île sans les chats, c'était aussi bizarre...que la mer sans l'écume, çà faisait vide, un peu mort aussi. C'est un gamin qui a découvert le pot-au-rose : il a vu des gens du continent enlever les chats, méthode fourrière et les balancer dans des caisses .On a envoyé l'instituteur, arrivé récemment , sur le continent pour parler des chats. Il est revenu avec une femme de l'administration disant qu'elle comprenait qu'on avait "besoin" des chats et qu'on allait trouver rapidement une solution. Sont arrivées cinq cages, qui contenaient...des chiens! tous différents. Cinq habitants, les premiers sur la liste ont reçu un chien et une laisse. Mais on leur affirme que ce sont des CHATS.
Le narrateur, le poète anarchiste serbe, la veuve , le curé et l'institutrice en retraite se retrouvent en haut du phare, auprès du gardien pour discuter de cette étrange affaire.
Des agents ont remplacé les chats par des chiens dit la vieille institutrice, laissant entendre une inquiétude sur les conséquences. le serbe explique que pour régner, il faut créer du besoin: les gens sont occupés à assouvir leurs besoins et perdent leur liberté, celle de dire: non, pas besoin. Quelques semaines plus tard chaque habitant de l'île avait un chien/chat. La dame de l'administration y veillait en insistant pour dire que c'étaient des chats. le gardien de phare résiste, il avoue qu'il attend son fils et son frère ou sa soeur (sa femme, enceinte, est partie en urgence sur le continent pour sauver son fils et n'est jamais revenue). Gaël, le jeune qui avait assisté à l'enlèvement des chats a reçu un sharpeï et sa petite amie Juliette un fox-terrier: ils regardent leurs chiens et ne se regardent plus, ce qui rend triste le narrateur. Devant le phare a été posté un molosse contre le gré de Thomas qui fait ses bagages car" ils n'aiment pas qu'on pense différemment": il explique que les "sans chien" ont reçu contre leur volonté chacun un chien. le narrateur dit: un chat et s'aperçoit alors qu'il est contaminé:" j'ai pris conscience de ma façon de parler. Que pour moi, c'étaient devenus des chats et que je n'aimais plus les chats" (le titre) Il découvre qu'ils perdent la liberté d'être soi, on les fait taire, ces agents avaient mis des mots sur des besoins
que les îliens n'avaient pas et ils s'étaient laissés faire mais Thomas laisse le phare au narrateur pour partir en guerre, reprendre les vrais chats, symboles de la liberté et défendre son droit de vivre sur son île, son refuge.
Un jour lui et le serbe ont ramené des chats mais un chien monstrueux les a tués et le poète anarchiste s'est fait mordre en essayant de sauver un des petits félins. La toubib a tué le clébard par piqures.
Un jour le narrateur a lâché la laisse, suivi par Juliette et Gaël: trois chiens libres et trois personnes qui retrouvent leur humanité, tous ont suivi
Le livre s'achève sur une lueur d'espoir même si il fait beaucoup penser à l'extraordinaire Matin Brun.
Une découverte intéressante; une autrice à suivre; c'était son premier roman mais en mars 2020 vient d'en sortir un autre: le panseur de mots, toujours aux éditions du Panseur.
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