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Critique de Davalian


Merci à l'équipe de Babelio de m'avoir offert l'occasion de découvrir ce roman de Pierre Auribeau, L'héritage de Richelieu, dans le cadre de l'édition de Masse critique consacrée aux mauvais genres.

Comme le laisse entendre la première de couverture, Pierre Auribeau tente de faire revivre une trilogie particulièrement réussie de Pierre Pevel : Les lames du cardinal. le pari est osé et même l'éditeur semble sceptique quant à la réussite de la démarche. La quatrième de couverture vante les mérites de la saga de Pevel en exhumant des critiques favorables, rappelle les faits d'armes de l'auteur (avoir adapté les romans en jeu de plateau). La première de couverture n'est guère tentante et le format du roman est pour le moins classique pour un grand format lorsque l'on connaît le talent de Bragelonne pour produire des beaux livres.

Il s'agit, ici, d'autant de signes révélateurs de ce qui va suivre. Assurément, ce roman ne parvient pas à hisser au niveau des Lames du cardinal. Il faut pourtant bien reconnaître que les temps ont changé : nous voici plongés à l'époque de la Fronde, Mazarin a remplacé Richelieu et Louis XIII n'est plus. Dans un premier temps, les pages rappellent une nouvelle ambiance, qui fait davantage penser à Vingt ans après qu'aux Trois mousquetaires. Mais tout cela ne dure qu'un temps.

Très rapidement l'orientation fantasy va prendre le pas sur toute l'intrigue. le côté cape et d'épée ne ressert que transitoirement dans les trop nombreuses scènes d'action (du moins quand la magie n'est pas de mise). Sans en révéler plus que nécessaire, les dragons, la jusquiame, mais surtout les dracs et les créatures qui sont plus au moins apparentées aux dragons tiennent ici la première la place. Cette rupture d'équilibre est préjudiciable à l'ensemble puisqu'elle laisse trop de place à l'action. le découpage, assez curieux de l'intrigue, va d'ailleurs clairement dans cette voie.

L'histoire est ici limitée à sa plus simple expression. D'ailleurs, le scénario tient en peu de ligne. La seule complexité vient ici des fausses pistes, des imprévus, qui imposent aux personnages de faire face à des situations toujours plus dangereuses. Les meilleures scènes d'action sont, hélas, placées au début du livre. Ce qui suscite des belles espérances, bien vite démenties. le lecteur expérimenté, comprendra bien vite où l'auteur veut en venir : une succession de scènes d'action qui empêchent de trop songer à la trame générale, et pour cause…

Les personnages sont sympathiques, mais un brin stéréotypés. Leurs relations suivent un même canevas avec quelques passages attendus. Leur psychologie n'est d'ailleurs guère développée, à l'image de l'intrigue. L'auteur n'hésite toutefois pas à sacrifier ses personnages en cours de route, à les laisser de côté, puis à les réutiliser. Il s'agit-là des seuls réels imprévus…

Le dénouement est tout aussi décevant que ce qui précède et reste à l'image du roman : deux batailles finales s'enchaînent et la dernière se termine de manière trop abrupte pour être appréciée à sa juste valeur. Et le pire étant à venir puisque l'intrigue laisse des portes ouvertes pour une suite possible.

Malgré les efforts de l'auteur, un talent certain pour l'écriture (son écriture est particulièrement fluide et agréable), ce roman ne parvient pas à faire ressusciter l'ambiance des Lames du Cardinal. L'héritage de Richelieu, tient d'ailleurs davantage du Chevalier de Wielstadt (notamment quand à la construction de l'intrigue).
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