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Citations sur Maman pour le dîner (22)

Au moins, à l’époque, ils vous tuaient honnêtement, disait-elle, d'un coup de couteau à la gorge ou d'un coup d'épée dans le ventre. Ici, en Amérique, on vous découpe morceau par morceau : on change votre nom, on interdit vos traditions, on vous rabaisse à la télé jusqu'à ce qu'il ne reste plus d'un héritage vieux de plusieurs milliers d'années qu'un poste de télévision et un Levi’s.
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Mais ils sont épouvantables, a t'il dit à Rosenbloom.
- Tous?
- Oui, tous.
-Il faut publier quelque chose, a insisté Rosenbloom.
- Pourquoi ?
- Parce qu'on est éditeurs.
- C'est fâcheux, a dit septième.
- Qu'en penses-tu du Croato-Américain ? Je le trouve prometteur.
- Quel Croato-Américain ?
- Le Croato-Americano-lesbiano-pro-avortement.
Septième a haussé les épaules.
Il n'est pas différent du christiano-Américano-toxico-autiste.
- Tu parles du christiano-Américano-toxico-autiste hémophile ?
- Non, a répondu septième. Du christiano -Américano-toxico-autiste-diabétique.
- De type un ou deux ?
- Les deux.
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Vivez votre vie, débarrassé des chapitres précédents. Le vôtre est un récit aussi grandiose et magnifique que n'importe quelle épopée courant sur plusieurs millénaires vous ayant précédé.
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[Il] se souvient du coup de fil qu'il avait passé au docteur Isaacson le soir de la naissance de leur fille, Reese, perclus d'angoisse et taraudé par le doute quant à ses capacités de père.
« Que fait un bon père, Docteur ? (...) Dites-le moi, s'il vous plaît. Je n'en ai aucune idée.
- Vous aimez votre fille de façon inconditionnelle pour ce qu'elle est et non ce que vous aimeriez qu'elle soit », avait répondu le docteur Isaacson.
« Ça me paraît trop facile.
- Alors comment se fait-il que si peu de gens en soient capables ? » avait demandé le docteur Isaacson.
(p. 30)
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[Sa mère] adorait son peuple, à tel point que, par fierté, elle méprisait tous les autres : les Noirs, les Asiatiques, les Latinos, les Blancs, les Indiens (...), les homosexuels, les travestis, les mecs cuirs, les premiers, les derniers, les véganes (...).
[Il] a souvent eu peur de contracter sa haine, d'hériter de son intolérance - comme un virus, comme un défaut de naissance malgré tous ses efforts pour ne pas être contaminé, une sorte de syndrome foetal du connard -, mais aujourd'hui, à trente ans, il n'a encore détecté aucun symptôme. Toutefois, il faut rester vigilant, on ignore à quel moment le virus peut se manifester et, un dimanche après-midi, on se retrouve soudain au Klan Store du coin en train d'équiper sa femme et ses gosses d'un ensemble tunique et capuche.
(p. 52)
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[ entre frères ]
- Aujourd'hui, j'ai soulevé 90 kilos, s'était vanté Dixième devant Quatrième après un après-midi triomphal à la salle à fléchir bras et torse.
- Pourquoi ? avait demandé Quatrième. Maintenant, il y a des machines qui le font à notre place.
La question était sincère mais Dixième lui avait sauté dessus et fait une clé d'étranglement jusqu'à ce que Quatrième reconnaisse que soulever de la fonte était une activité raisonnable malgré les progrès mécaniques notoires de l'humanité.
(p. 60-61)
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Septième était tombé amoureux, Carol était encore plus belle à l'intérieur qu'à l'extérieur et tout en elle le fascinait : ses opinions arrêtées, son humour noir, ses yeux vert jade qui semblaient briller d'un éclat plus clair lorsqu'elle évoquait les choses qu'elle aimait et s'assombrir lorsqu'elle s'insurgeait contre celles qu'elle détestait. Et son rire - un rire si désinhibé, si lascif qu'en l'entendant pour la première fois il avait voulu l'entendre tous les jours jusqu'à la fin de sa vie.
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Est-ce l'amour qui lie une famille, se demande Septième, ou simplement la culpabilité qui en résulte si on s'en éloigne ?
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– T'es un genre de nègre ? a demandé l'agent du service d'immigration à Julius à la vue de son étrange carnation.
– Non.
– Juif ?
– Non.
– Arabe ?
– Non.
– Asiatique ?
– Non.
– Italien ?
– Non.
– Français ?
– Non.
– Communiste ?
– Non.
– Socialiste ?
– Non.
– Gay ?
– Gay ? a demandé Julius.
– Homosexuel ?
– Je sais ce que veut dire gay.
– Alors, tu l'es ?
– Non.
– Juif ?
– Vous me l'avez déjà demandé.
L'agent l'a regardé.
– Ben, t'es quoi alors, mon gars ? a-t-il demandé. T'es forcément quelque chose.
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On est des êtres tribaux, Septième, a-il dit. La division est le propre de l'homme et de la femme. On a ça dans le sang. as-tu déjà consulté une carte des courants migratoires? On a commencé en Afrique, tous semblables, et on s'est tirés dès que possible, bravant tempêtes, océans, bêtes, famine. Pourquoi? Par envie de voyager? Pour voir Paris au printemps? Non. parce qu'on ne se serait pas supportés une seconde de plus. L'enfer, c'est les autres, disait Sartre, mais Cro Man l'aurait dit bien plus tôt s'il avait maîtrisé le langage. Un jour, tout le monde aura sa propre nation, chaque individu. Seltzerland, Village Rosenbloom, village abdullah (...)Des carrés d'un mètre de côté, 3 mètres de haut, entourés de fil barbelé, de drapeaux colorés, chantant des hymnes entrainants à la gloire de son carré(...) L'Identité avec un grand I.
Pour Septième, L'Identité est une prison dont il a toujours rêvé de s'échapper...
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