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Critique de florencem


Emma est mon quatrième roman de Jane Austen, et après avoir fini ma lecture, je suis plutôt contente de ne pas avoir découvert l'auteur par ce roman-là. Je pense que si cela avait été le cas, je n'aurais probablement pas poursuivi ma découverte des oeuvres de l'auteur. Vous vous en doutez, je n'ai pas réellement apprécié Emma. Pourtant, le roman est bien écrit, j'ai retrouvé le style de l'auteur caustique, drôle, vrai, prenant, avec ce soin de décrire le quotidien des gens de l'Angleterre de son époque. Mais, et il y a un gros mais, les personnages sont assez antipathiques. Mis à part un ou deux, difficile de s'attacher à quelqu'un. Je pense que Jane Austen a vraiment cherché à nous faire ressentir cela, mais le fait qu'un seul personnage arrive à tirer son épingle du jeu est assez peu appréciable.

Emma, notre héroïne : pourrie gâtée, égoïste, trop sûre d'elle au point où elle se targue d'être au-dessus de tous, connaît mieux que les autres ce qui est bon ou vrai, juge les gens par rapport à leur rang social… Bref, même si la jeune femme se montre de temps en temps « sympathique », difficile de s'attacher à elle et de lui trouver des excuses face à son comportement. Son père est un hypocondriaque que la moindre petit chose dérange. Il a ses habitudes, vous ne vous rendez pas compte. Melle Bates, une voisine, est une pipelette sans pareille. Et oh mon dieu qu'est-ce que ses monologues sont agaçants. Sans compter qu'elle trouve tout le monde parfait, et qu'elle s'aplatit à n'en plus savoir quoi faire. le vicaire est pompeux et orgueilleux. Sa femme, n'en parlons même pas, le pire personnage du roman. Son sans gêne, sa façon de se croire le nombril du monde, sa méchanceté… Bref, on se demande comment cette pauvre petite ville où se déroule l'histoire a bien fait pour regrouper autant de spécimen de ce genre.

De là, ma lecture partait plutôt mal. J'ai fini par zapper les monologues de Melle Bates, pour ma santé mentale et qui au final ne m'ont rien fait manquer car elle saute du coq à l'âne sans arrêt, et lu en diagonale quand M. Woodhouse partait à se plaindre. Une fenêtre ouverte vous mène à trois pages de protestations tout de même. Ceci fait, je me suis concentrée sur les « intrigues » amoureuses et l'évolution du personnage d'Emma. Une fois tous les personnages présentés, et leurs caractères mis en avant, le plaisir de la lecture s'est fait plus ressentir. Entre les petits secrets et les quiproquos, le charme austenien reprend le pas. On finit par rire de ces personnages qui même s'ils ne sont pas mis en valeur par l'auteur deviennent attendrissant d'une manière ou d'une autre (mis à part les Elton, mais ils portent si bien leur méchanceté !), et on espère qu'ils finiront tous par trouver leur petite part de bonheur. Un sentiment qui est étrange avec un début si peu prometteur. Et puis, Emma finit aussi par se rendre compte de ses erreurs, grâce à M. Knightley, mais aussi grâce à ses propres erreurs. Et la jeune femme qui était assez antipathique au tout début de l'histoire finit par trouver grâce à mes yeux. La jeunesse et son entourage n'ayant pas aidé, on lui trouve des excuses et au final son repenti est agréable et ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe.

Emma ne restera pas parmi les romans de Jane Austen que je préfère, je pense que Lizzie a de toute façon mis la barre trop haute, mais bien que j'ai eu d'abord peur avec le début de ma lecture, le charme opère toujours aussi bien. L'honneur est sauf !
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