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Critique de fabienne2909


Dans un éther embrumé, discutent deux Muses, enfin plutôt deux Allégories (on les confond toujours un peu, souvent à leur désavantage, ce qui a le don de les tendre, les pauvres). Les pauvres humains que nous sommes n'ont généralement pas l'occasion de pouvoir capter ce qu'elles disent, à part quelques poètes chanceux, alors profitons de leur petit dialogue…

« — Il n'y a pas à dire, cher Orgueil, aucun autre roman qu'Orgueil & Préjugés ne nous rend meilleure grâce, ne fait une meilleure promotion du cocktail explosif que provoque notre alliance…
Regarde cher ami, prends ce joli petit couple que forment Jane Bennet et Charles Bingley. Ils pourraient être heureux facilement et rapidement, sans cette bande de proches et d'amis qui sèment la zizanie : Caroline Bingley, la soeur, et Fitzwilliam Darcy, le meilleur ami, qui décident que cette union ne peut pas être puisqu'elle serait désastreuse socialement, Charles se déshonorant en allant chercher une femme de rang inférieur ; ce même Darcy qui lui-même se fera éconduire par Elizabeth Bennet, la cadette de Jane, qui ne voudra pas d'un prétendant aussi imbu de lui-même, elle-même aveuglée par les idées préconçues qu'elle se fait du personnage (enfin, on ne peut pas dire qu'il l'aide beaucoup, en étant aussi hautain et désagréable la majeure partie du roman !), et qui peut-être, réussira à lui faire changer ses conceptions ?
« — Tu as raison Préjugés, grâce à nous, Jane Austen parvient à montrer grâce à ce roman intelligent et pétri d'ironie, dans quelle société rigide et structurée par les rapports de classe les femmes doivent évoluer, et surtout quel épineux problème représentait le mariage : ne valait-il pas mieux oublier les sentiments, cette notion petit-bourgeoise voire vulgaire, pour nouer plutôt une union assurant sécurité et protection financières comme sociales ? Tenter de briguer la meilleure alliance possible en fonction de on statut social de base, ou jouer son all in sentimental, quitte à risquer la banqueroute ? Vraiment, quelle héroïne moderne pour son siècle que cette Elizabeth Bennet ! Dommage que Charlotte Brontë ne pouvait pas piffrer Jane Austen, elles auraient peut-être eu des choses à se dire… enfin si elles avaient été contemporaines, mais c'est encore un autre sujet…
« — ah, Jane Eyre… une autre sacrée femme !… »

La tentation de continuer à écouter nos Allégories, ne serait-ce que pour savoir si elles allaient se déclarer team Elisabeth Bennet ou team Jane Eyre était trop belle, mais ce sera pour une prochaine fois. Ici, on se concentre sur un sujet à la fois, dans le pacifisme le plus total !

A mon humble petit niveau, sachant que je ne suis pas une Muse (ni même une influenceuse), je dirais qu'Orgueil & Préjugés est un chef d'oeuvre, et le plaisir à le lire se renouvelle sans cesse, même quand on connaît par coeur ses rebondissements. Alors, si vous ne l'avez pas encore lu, vous êtes un chanceux de le découvrir, jetez-vous dessus !
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