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Critique de Titania


Je me suis laissée dériver dans un cocon moelleux de 1000 pages avec délice, le meilleur rapport qualité prix du monde de l'édition de ce moment, ai-je pensé en l'achetant.

Paul Auster, le plus francophone des auteurs américains ; pour ça aussi on l'aime ; ouvre avec ce titre en forme de compte à rebours, un roman proteïforme, une espièglerie littéraire qui joue sur une forme inattendue, mais pas surprenante pour les habitués, avec un contenu d'une densité incroyable, des portes ouvertes sur l'histoire et la littérature, le mystère de la création.

Un héros, des personnages récurrents, quatre vies, avec le hasard des accidents, des rencontres, les choix à faire à la croisée des routes, une réflexion philosophique sur le sens de notre existence, le libre arbitre et les déterminismes, l'impression du déjà vu ou d'autres possibles. Tout ça est mis en scène avec ces « variations Ferguson » qui ouvrent d'innombrables portes, s'amusent de l'intertextualité, écrivent des romans dans le roman, avec la richesse d'une grande palette émotionnelle .

C'est drôle, émouvant, lyrique, dramatique, sensuel, truculent ou éthéré, comme la vie qui est tout ça à la fois . Paul Auster utilise avec bonheur toute la gamme, dans de belles phrases amples.

Plus que l'évocation du microcosme new-yorkais, sa communauté juive et l'histoire récente des États-Unis, le poids terrible de la question raciale, la guerre du Vietnam, c'est l'entrée en littérature qui m'intéresse le plus, avec l'évocation de toutes ces lectures, ces films mythiques, qu'il met en résonance, le dialogue entre réel et imaginaire, entre lecture et écriture, tout ce qui nourrit la gestation artistique, des grossesses de plusieurs années, les éléments de l'apprentissage.

Qu'est-ce qui ne m'a pas plu ? le baseball, je n'y comprends rien du tout, et je ne fais aucun effort pour m'améliorer …j'essaye juste d'être sympa avec ceux qui tentent de m'expliquer…alors dans un livre sans le terrain, les joueurs et leur attirail, c'est comme lire du chinois .

On retrouve dans ce roman tout ce qu'on a déjà lu de Paul Auster et pourtant c'est différent , le carnet magique, la chambre de bonne au quartier latin…les obsessions austeriennes…laissez-vous faire, embarquez dans cet univers intelligent de culture partagée, il vous en coûtera pas mal de soirées, mais ça donne tellement envie de lire et de relire.





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