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Critique de fabienne2909


Dans un monde polarisé entre Rouges, caste d'humains dépourvus de tout et plongés dans la servitude, et Argents, super-humains dont la supériorité provient de leurs pouvoirs, Mare Barrow essaie de survivre tant bien que mal.
Enfin, plus mal que bien puisque, depuis l'accident de son père et la conscription de ses frères à la guerre, sa famille vit dans un dénuement complet, et survit grâce aux larcins dont Mare s'est fait une spécialité. N'ayant pas de travail, sa conscription à la guerre est inévitable, à moins qu'elle ne réussisse à déserter. En tenant de réunir la somme qui le lui permettra, Mare fera le pickpocket de trop… ce qui l'enverra au château de Norta, où par accident, elle découvrira qu'elle est dotée de pouvoir exceptionnels. Est-ce que cela la sauvera ? Pas sûr puisqu'en voulant cacher cette vérité dérangeante, la famille royale la jettera dans un monde politique féroce, au jeu impitoyable dont elle n'a pas les codes.

Voilà le pitch de départ d'un roman que j'ai ouvert avec perplexité, ayant lu des critiques assassines comme très positives. Pour être honnête, je ne viens pas de terminer l'ouvrage de romantasy de l'année — de toute façon il est paru en 2015 —, mais il se laisse quand même lire, grâce au talent de Victoria Aveyard (elle est scénariste et ça se sent) pour maintenir l'intérêt du lecteur… malgré une intrigue cousue de fil blanc, avec un personnage principal parfois (souvent !) irritant par son immaturité et son aveuglement fanatique. J'ai commencé une phrase sympathique qui plonge dans l'aigre, cela sera un bon résumé de mon ressenti mi-figue mi-raisin.

Nous sommes en effet plongés dans un monde construit sur les reliefs d'un monde précédent (pourquoi ? Mystère, mais il s'agit d'un tome 1, alors l'autrice doit poser ici quelques bases), ce qui explique (peut-être mais pas sûr) cette ambiance moyenâgeuse troublée par la mention de technologies très logiquement incompatibles (des caméras, des écrans). Cette incongruité provenant certainement d'une lecture de George R. Martin assumée mais mal digérée m'a empêchée de me projeter pleinement dans le monde natal de Mare, mais comme l'intrigue se déplace rapidement dans le château et sa société royale, ce n'est pas dérangeant longtemps.

Deux salles deux ambiances donc, avec la deuxième partie de l'intrigue qui se déroule dans la société royale où le moindre faux-pas peut se payer par sa vie. Et des maladresses, Mare en commet a peu près 250 par jour, puisqu'elle doit jouer le rôle d'une Argent, l'obligeant à composer avec une étiquette, des non-dits, qu'elle ne comprend pas toujours. Et cette partie-là est intéressante. Qui est-elle vraiment ? Comment va-t-elle s'en sortir, d'autant plus qu'elle décide (tant qu'à faire) d'aider de l'intérieur la résistance rouge décidée à renverser le régime ?

Car voilà, Mare décide d'être utile à sa cause en plein territoire ennemi, trouvant par là un déversoir quelque peu suicidaire à sa colère d'avoir vécu toute sa vie comme une moins que rien. Si ce sentiment légitime peut apporter quelque chose à l'intrigue (malgré de lancinants séances d'auto-apitoiement), il en devient aveuglant pour Mare, qui déjà ne se démarque pas par sa grande maturité. Et puisque j'ai deviné assez vite les déroulements à venir (ce qui n'est pourtant habituellement pas mon super talent), je me suis agacée de certaines de ses erreurs. Certains personnages caricaturaux, ou pas assez développés, viennent finir de ternir un tableau déjà en demi-teinte.

Vous l'aurez compris si vous êtes venu à bout de cette longue critique, « Red Queen », mélange de Games of thrones pour l'ambiance et de Hunter Games pour l'héroïne, sans être un gros ratage, n'est pas non plus un roman réussi. Il aurait pu l'être cependant, ce n'est pas passé loin, et comme le delta avec sa version aboutie est perceptible à la lecture, c'est d'autant plus rageant. Mais je ne doute pas qu'il trouvera un autre succès avec une adaptation télévisuelle, que l'autrice semble appeler de tous ses voeux, ayant certainement conçu sa série de romans pour cela.
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