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Critique de Chouchane


C'est un très grand roman de science-fiction que nous offrent Ayerdal et Dunyach. Réellement dépaysant en termes de lieux, de formes de vie, ce roman n'en est pas moins d'une brulante actualité. Il analyse différentes formes de gouvernance, de choix de vie, de… déviance politique. Les personnages très bien ciselés d'un point de vue psychologique nous donnent à voir ce qu'est l'humanité. Si parfois j'ai été perdu dans des données issues de la physique ou de l'astronomie, j'ai été transportée par la grandeur des images et des voyages proposés.
Nous sommes dans un lieu et un temps ou l'univers (encore replié sur lui-même) s'appelle le Ban, seuls les animals-villes – des planètes vivantes et pensantes- peuvent traverser cet univers de part en part. Ces êtres incarnent dans le roman une sorte de sagesse vivante, une vie bienveillante qui communique avec les hommes par une sorte de télépathie (le terme est inexact). Leur structure physique, leur « chair », se transforme en rue, avenue, beffroi… Il faut se familiariser avec ces êtres et cela m'a demandé un certain temps pour comprendre leur rôle et leur façon de fonctionner… passionnant.
Viennent ensuite les « humains » - je les appelle ainsi mais le terme est, là encore, restrictif. Ces êtres sont tous issus d'une même souche qui vivait ensemble. Suite à des guerres fratricides, qui les menaient à leur totale destruction, les animaux-villes ont décidé de les disperser aux quatre coins de l'univers. Chacun des rameaux a ensuite évolué selon ses préceptes. Chacun fait l'objet de chapitres où les personnages centraux sont présentés. Les Mécanismes, civilisation guerrière et machiste, gouvernée par des hommes, exclut les femmes de toute décision (ça évoque des choses). Ils vivent dans des armures quasi-vivante, greffées qui leur donnent une puissance physique impressionnante. Les Originels sont ceux qui ont développé un savoir pour créer des personnaes sorte de fantômes abritant la mémoire des défunts, pour cela les vivants ont besoin d'un passeur des morts. L'Artefaction est une civilisation ou femmes et hommes sont à égalité, les décisions sont collégiales, leur originalité réside dans le fait qu'ils « accouchent » d'artefact des « choses » vivantes ayant des qu'ils doivent impérativement offrir sous peine d'en mourir. Pour terminer viennent les Connectés, des êtres subtils qui sont dotés d'un flagelle dans le dos leur permettant de partager avec leur semblable un flux continue d'informations, sans cette communion avec les leurs, ils meurent.
Ces rameaux sont invités par les animaux-villes à accompagner une supernova, la mort d'une étoile. Chacun arrive avec ce qu'il est. Ceux qui veulent dominer les autres par tous les moyens, ceux qui méprisent les autres civilisations, mais aussi ceux qui voudraient redonner du sens à leur rameaux car chacun dans son coin d'univers se rabougrit. C'est là que cette fresque gigantesque nous conduit vers la réflexion sur la technologie, la différence, l'égalité homme-femme mais aussi l'amour, mais aussi les confins de l'univers, le chant des étoiles.
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